La (re)création d’une monnaie islamique servait un double objectif. Le premier était d’asseoir la légitimité et d’ancrer la réalité physique du retour du califat. De même qu’une première série de numéraires fut frappée à la fin du VIIe siècle par l’autorité omeyyade, de même sa supposée renaissance en Syrie et Irak appelait à une similaire réforme des devises en usage dans les territoires sous la tutelle d’al-Baghdadi. Le second était de produire un symbole fort de sortie du système financier international.
Bien que brève, chaotique et infructueuse, cette réforme monétaire aura contribué à signaler l’émergence d’une nouvelle souveraineté et à lui conférer une patine supplémentaire d’authenticité. Le dinar-or et le dirham-argent sont venus ajouter de la dorure sur les faux plafonds du Khilafah, surchargeant plus encore une panoplie « à l’ancienne » faite d’imageries chevaleresques, de lyrisme guerrier, de pomposité coranique et de baroques prophéties.
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