Ces données sont le fruit de recherches du Pew Research Center, un centre indépendant renommé pour ses travaux sur les sociétés contemporaines. Plusieurs de ses analystes se concentrent sur la démographie religieuse. Publié le 8 novembre 2017 en anglais, le rapport Orthodox Christianity in the 21st Century s’inscrit dans le cadre du projet Pew-Templeton Global Religious Future ; celui-ci s’intéresse aux évolutions religieuses et à leur impact sur les sociétés à travers le monde. Le rapport est le résultat du travail collectif, soutenu par un groupe d’experts.
Notons que le mot « orthodoxe », tel qu’il est utilisé dans ce rapport, inclut à la fois les chrétiens orthodoxes de tradition byzantine et la famille des Églises préchalcédoniennes (arménienne, copte, éthiopienne, érythréenne, syriaque).
Le rapport intègre les résultats de plusieurs autres enquêtes, notamment le rapport publié en mai 2017 sous le titre Religious Belief and National Belonging in Central and Eastern Europe, qui observait la convergence entre identités nationales et religieuses dans une région autrefois dominée par des régimes communistes et avait noté la forte augmentation, au cours des vingt-cinq dernières années, de la part des adultes se déclarant chrétiens orthodoxes dans ces régions (après le renoncement au communisme).
Les résultats de ce rapport se fondent sur des sondages soignés et des données vérifiées aussi bien que possible, mais ils reposent néanmoins sur des échantillons. En outre, les enquêtes ont laissé de côté certains pays avec une population orthodoxe importante : l’Égypte, l’Érythrée, l’Inde, la Macédoine et l’Allemagne. De compréhensibles « questions logistiques » n’ont pas permis des enquêtes adéquates au Proche-Orient.
Les données pour certains pays semblent dépassées : par exemple, la population orthodoxe en Italie est probablement au moins dix fois plus nombreuse que les 110.000 indiqués dans le rapport ; selon les estimations du CESNUR, même en ne prenant en compte que les seuls citoyens italiens (une minorité parmi les orthodoxes de ce pays), on dénombrerait déjà plus de 270.000 personnes (certes avec un taux de pratique très faible). De même, pour la Suisse, les chiffres cités sont périmés : ce sont ceux du recensement de l’an 2000… Il ne faut pas prendre les chiffres indiqués comme des données absolues, mais comme des indicateurs.
Le pôle du christianisme orthodoxe reste européen
Il y aurait aujourd’hui environ 260 millions de chrétiens orthodoxes dans le monde. Le groupe préchalcédonien représente environ 20 % de ce total. Dans quatorze pays du monde, les orthodoxes forment une majorité de la population.
En 1910, rappelle le rapport, 20 % des chrétiens dans le monde étaient de confession orthodoxe. Aujourd’hui, les orthodoxes représentent 12 % de la population chrétienne mondiale. Si l’on considère l’ensemble de la population mondiale, la part des orthodoxes était de 7 % en 1910 et se situe autour de 4 % actuellement.
Une importante différence par rapport aux autres confessions chrétiennes est la concentration de la population orthodoxe en Europe. C’était le cas aussi des catholiques et des protestants au début du XXe siècle, mais la croissance en dehors du continent européen a été considérable par la suite, au point qu’on parle aujourd’hui d’un déplacement du pôle de gravité du christianisme vers le Sud. Bien qu’une activité missionnaire orthodoxe existe aussi, elle n’a pas eu des conséquences démographiques aussi fortes : 77 % des orthodoxes (environ 200 millions) vivent toujours en Europe centrale et orientale (91 % en 2010).
Nous reparlerons plus de loin de l’Afrique (15 %). Sinon, 4 % des orthodoxes vivent dans la zone Asie-Pacifique, 2 % au Proche-Orient et en Afrique du Nord, 1 % en Europe occidentale et un pourcentage équivalent en Amérique du Nord. Un pourcentage encore moindre se trouve en Amérique latine.
Les « diasporas » orthodoxes n’en constituent pas moins — à l’instar des communautés islamiques — une contribution tangible à la diversification religieuse de plusieurs pays : Il y avait 4.000 orthodoxes en Allemagne en 1910, on en compte 1,1 million aujourd’hui ; au Royaume-Uni, 2.000 en 1910, un demi-million aujourd’hui. Une population orthodoxe relativement importante vivait déjà aux États-Unis en 1910 (460.000), mais cela n’empêche pas la part de l’immigration de rester considérable : sur 1,8 million de personnes se déclarant orthodoxes aujourd’hui aux États-Unis, 40 % sont des immigrants et 23 % des enfants d’immigrants.
La césure causée par la domination de régimes communistes actifs promoteurs d’un athéisme d’État dans de larges zones à majorité orthodoxes au siècle dernier a certainement joué un rôle dans le déclin de la part des orthodoxes dans la population mondiale. Mais l’évolution aurait été en partie identique (quoique peut-être moins prononcée) sans ce facteur politique : l’Europe connaît de façon générale des taux de fertilité plus bas que le reste du monde et un vieillissement de la population, et la concentration des orthodoxes sur le continent européen signifie que cette famille religieuse est particulièrement frappée par l’évolution démographique de ce continent ; les orthodoxes verront probablement leur part décroître encore pour cette raison.
Quant aux missions, il est probable qu’elles se seraient développées de façon plus active sans la chape imposée par le communisme, notamment de la part de la Russie, mais, d’autre part, aucun pays orthodoxe n’avait d’empire colonial. Des efforts missionnaires orthodoxes augmenteront sans doute, mais il est improbable qu’ils débouchent sur des modifications massives de la carte du monde orthodoxe.
Un taux de pratique variable
Si plus de 100 millions de Russes s’identifient comme orthodoxes, le rapport confirme les indications sur un niveau faible d’engagement dans l’Église. En Russie, indiquent les données recueillies par Pew, seuls 6 % des adultes orthodoxes participent à un service religieux au moins une fois par semaine. 18 % disent prier chaque jour et 15 % considérer la religion comme « très importante » dans leur vie.
Le chiffre sans doute le plus surprenant : 13 % des personnes se disant orthodoxes en Russie… ne croient pas en Dieu. 26 % déclarent y croire avec une certitude absolue, tandis que 61 % y croient, mais en gardant des doutes. On trouve des chiffres semblables dans plusieurs pays postcommunistes (à l’exception de l’Arménie, de la Géorgie, de la Roumanie et des pays de l’ex-Yougoslavie). En Éthiopie, en revanche, 89 % des orthodoxes ont la certitude absolue de l’existence de Dieu.
68 % des orthodoxes russes disent croire au ciel, 58 % à l’enfer et 55 % aux miracles. Mais c’est en Roumanie que nous rencontrons les chiffres les plus élevés (83 % de croyance au ciel, 74 % de croyance à l’enfer et 71 % de croyance aux miracles) ainsi qu’en Géorgie (81 % de croyance au ciel, 77 % de croyance à l’enfer, 80 % de croyance aux miracles.
Cela n’empêche pas 79 % des orthodoxes russes interrogés de déclarer qu’ils vont allumer des cierges dans les églises : indice de pratiques se déroulant en partie en dehors des offices religieux. En Europe occidentale aussi, il existe une population peu ou pas pratiquante, mais à laquelle il arrive d’entrer dans une église pour y allumer un cierge. Ces segments de fidèles sur les marges méritent l’attention également des enquêtes de sciences sociales.
Les nuances qu’apportent ces statistiques ne disent pas tout (les chiffres demandent toujours des interprétations et des mises en contexte), mais nous donnent des pistes pour comprendre la situation actuelle de l’Église orthodoxe en Russie : une minorité très fervente à côté d’une large population de personnes en partie marquées par l’héritage d’une éducation non religieuse et pour lesquelles l’autodésignation orthodoxe relève notamment de l’identité et de la reconnaissance d’un héritage national et culturel. Cela donne aussi la mesure de l’énorme effort d’évangélisation que doit mener l’Église russe au sein de populations se disant déjà orthodoxes.
D’ailleurs, seuls 30 % des orthodoxes russes disent communier (et pas plus de 15 % des orthodoxes bulgares). En contraste, 74 % des orthodoxes moldaves, 71 % des orthodoxes roumains et 67 % des orthodoxes grecs le font.
Le taux de pratique est plus important dans d’autres pays postcommunistes, mais sans être élevé. Le rapport cite l’exemple de la Bosnie, avec 10 % de pratiquants hebdomadaires et 28 % des orthodoxes qui affirment prier quotidiennement.
Le taux de pratique monte à 31 % des orthodoxes aux États-Unis (57 % pour la prière quotidienne), ce qui reflète aussi la réalité religieuse de l’environnement américain et le rôle social joué par les Églises en général dans ce pays.
L’exception africaine
Un pays fait exception dans ce tableau : l’Éthiopie. L’Église éthiopienne n’appartient pas à la famille des Églises byzantines et ne se trouve pas en communion avec elles (une lointaine conséquence des divergences christologiques des premiers siècles), mais elle incarne un christianisme très vivace et — selon l’usage du mot « orthodoxe » dans le rapport — elle forme, avec ses 36 millions de fidèles, presque 14 % du total de la population orthodoxe dans le monde. À l’inverse de l’Europe, la population chrétienne de l’Éthiopie a connu un rapide essor démographique au cours du siècle écoulé, comme le reste de l’Afrique. De plus, le rapport note qu’il s’agit d’une population en moyenne nettement plus pratiquante que celle des orthodoxes européens.
Selon les enquêtes menées à ce sujet, 78 % des orthodoxes éthiopiens se rendent à l’église une fois par semaine ou plus — un pourcentage qui peut faire pâlir la plupart des Églises européennes. 65 % des orthodoxes éthiopiens déclarent prier quotidiennement. Quant à la croyance au ciel, elle est le fait de 97 % des orthodoxes éthiopiens (92 % croient également à l’enfer).
C’est surtout grâce à l’Éthiopie et à l’Érythrée que la part de l’Afrique a augmenté dans la population orthodoxe mondiale. Alors qu’il y avait 3 % des orthodoxes du monde en Afrique subsaharienne en 1910, ils atteignent aujourd’hui 15 %. Si l’Éthiopie et l’Érythrée sont terres d'Églises préchalcédoniennes, des missions orthodoxes se sont développées avec un certain succès dans d’autres régions de l’Afrique au cours des dernières décennies à l’initiative tant de l’Église copte (préchalcédonienne) que d’orthodoxes de tradition byzantine. C’est cela qui explique que le rapport puisse faire état de 650.000 orthodoxes au Kenya. Tant l'Église copte que le Patriarcat d'Alexandrie présentent pour certains Africains l'image attrayante de communautés chrétiennes implantées sur le continent depuis les débuts du christianisme et non liées à des entreprises coloniales.
Orthodoxie et catholicisme
Dans l’espace postsoviétique, 31 % des orthodoxes considèrent que leur foi est la seule véritable (avec des pointes à 80 % en Géorgie, 74 % en Arménie et 58 % en Moldavie). Dans les autres pays de l’Europe centrale et orientale, la moyenne est de 38 %. En Éthiopie, cela monte à 79 %.
De façon prévisible, beaucoup de chrétiens orthodoxes en Europe centrale et orientale déclarent que le catholicisme romain et l’orthodoxie ont beaucoup en commun (59 % en moyenne, avec des pointes à 75 % en Bosnie et 70 % en Belarus). Les réponses sont plus réservées quand est posée la question de savoir si les deux Églises doivent être en communion. Cette opinion n’est exprimée que par 35 % des orthodoxes de ces pays. Au sommet vient la Roumanie, avec 62 % d’opinions favorables ; en queue de liste, la Russie, avec 17 % seulement, et la Géorgie (19 %). Les enquêteurs notent que beaucoup de personnes interrogées s’abstiennent de répondre à cette question (38 %), « reflétant peut-être un manque de familiarité avec le sujet ou une incertitude sur ce qu’impliquerait la communion entre les deux Églises ».
Ce ne sont pas seulement des considérations théologiques qui semblent motiver ces attitudes, puisqu’on trouve à peu près les mêmes chiffres, sur ce point, en Géorgie et en Russie, alors que les autres résultats quant à d'autres aspects de la foi sont très différents entre ces deux pays.
Positions orthodoxes sur des questions débattues
Sur la question de l’ordination des femmes, le rapport de Pew note que le rejet de celle-ci est beaucoup plus prononcé dans les Églises orthodoxes que dans l’Église catholique romaine ; le rapport rappelle qu’une majorité des catholiques du Brésil et des États-Unis se déclarent aujourd’hui favorables à l’ordination des femmes.
Cependant, si aucun pays orthodoxe ne voit se dessiner une majorité favorable à l’ordination des femmes, le rapport réserve quelques surprises, en révélant des pourcentages relativement élevés de personnes divergeant de la position traditionnelle orthodoxe sur cette question. Il est vrai que, pour avoir une idée plus claire de ces résultats, il faudrait pouvoir examiner les corrélations entre opinions favorables à l’ordination des femmes et degré de pratique : ce point de vue ne revêt pas la même signification s’il est exprimé par des pratiquants assidus ou par des personnes qui ne se rendent presque jamais dans une église tout en se déclarant orthodoxes.
Dans certains pays, le rejet est absolu : il n’y a que 7 % des orthodoxes éthiopiens et 9 % des orthodoxes géorgiens à se dire opposés à la position de leur Église sur l’ordination des femmes. En revanche, ce pourcentage atteint 42 % en Serbie, 39 % en Russie et 33 % en Grèce.
Sur la question des unions homosexuelles, une majorité des orthodoxes soutiennent l’approche officielle de leur Église et rejettent celle-ci. Comme on pouvait s’y attendre, l’opposition aux unions homosexuelles atteint des taux très élevés dans le Caucase (93 % en Géorgie, 91 % en Arménie), mais elle est de 80 % en Russie et 78 % en Roumanie. La Bulgarie ferme la marche avec 61 %.
Les résultats sur ce point sont équivalents dans les différentes classes d’âge, sauf en Grèce, où seulement 52 % des jeunes entre 18 et 29 ans soutiennent la politique d’opposition de l’Église aux mariages homosexuels, tandis qu’elle est approuvée par plus de 78 % des personnes de plus 50 ans.
De façon générale, 88 % des chrétiens orthodoxes de l’espace postsoviétique et 76 % de ceux vivant dans d’autres pays de l’Europe centrale et orientale estiment que l’homosexualité ne devrait pas être acceptée par la société. Quant à la question d’une légalisation du mariage homosexuel, 91 % des orthodoxes de l’espace postsoviétique s’y opposent et 78 % des orthodoxes d’autres pays de l’Europe centrale et orientale.
Mais les résultats des réponses à cette question quand elle est posée à des chrétiens orthodoxes américains sont radicalement différents : 62 % d’entre eux déclarent que l’homosexualité doit être acceptée par la société, tandis que 31 % sont d’avis contraire. De même, les orthodoxes américaines sont 54 % à se dire favorables à la légalisation du mariage homosexuel. Le poids de l’environnement culturel apparaît clairement dans cette comparaison.
Les contrastes sont moins forts quand est posée la question de l’avortement. 42 % des orthodoxes de pays postsoviétique sont favorables à ce qu’il soit légal, 60 % des orthodoxes d’autres pays européens font de même — et 53 % des orthodoxes américains. Cela reflète aussi la réalité sociale et légale de pays dans la majorité desquels l’avortement est déjà légal.
Le taux de croyance à l’évolution (62 % en moyenne) montre que cette théorie est assez largement acceptée : ce n’est qu’en Arménie qu’une majorité des orthodoxes la refusent (les chiffres pour l’Éthiopie ne sont pas disponibles). De façon intéressante, le pourcentage d’orthodoxes qui rejettent l’évolution aux États-Unis (36 %) est proche du pourcentage général de la population américaine antiévolutionniste (34 %).
Conclusion
Quelques questions soulevées par le rapport sont inattendues : par exemple pour savoir si les orthodoxes sont favorables à l’ordination d’hommes mariés — puisque c’est la pratique répandue dans ces Églises. La question semble avoir été introduite dans des objectifs comparatifs par rapport aux catholiques. Il n’est pas surprenant qu’une écrasante majorité des orthodoxes se déclarent favorables à l’ordination d’hommes mariés (en Grèce, 6 % seulement d’opposants). Mais on note quand même que le pourcentage de répondants défavorables est assez élevé en Arménie (27 %) et en Belarus (24 %). On relève aussi un pourcentage d’opinions défavorables atteignant 16 % en Éthiopie. Il y a peut-être là un sujet qui mériterait, dans ces pays en tout cas, quelques recherches complémentaires.
Outre le cas très supérieur à la moyenne de l’Éthiopie (et peut-être les enquêteurs auraient-ils trouvé des résultats semblables en Égypte, si celle-ci avait été incluse), certains pays semblent se distinguer par des taux plus élevés d’adhésion aux croyances orthodoxe, du moins à en croire la perception des personnes ayant répondu à ces enquêtes : en particulier la Géorgie, l’Arménie, la Moldavie, la Roumanie, la Grèce… Les indicateurs ne sont cependant pas toujours identiques sur le curseur d’intensité orthodoxe : par exemple, 77 % des orthodoxes bosniaques, 68 % des orthodoxes grecs, 65 % des orthodoxes moldaves et 64 % des orthodoxes serbes disent jeûner pendant les carêmes, mais seulement 25 % des Géorgiens — ce qui peut aussi être lié à des contextes sociaux, à l’instar du ramadan chez les musulmans. Tout cela incite à la prudence et à éviter une surinterprétation de résultats qui ouvrent surtout des pistes de réflexion.
Enfin, souvenons-nous qu’une grande partie des orthodoxes vivaient il y a deux générations encore dans des systèmes communistes et que d’autres groupes de population orthodoxes se trouvent aujourd’hui dans des zones de turbulences (Moyen-Orient notamment). Certaines différences entre pays soulignent aussi que des attitudes ne ramènent pas uniquement à la foi orthodoxe, mais impliquent d’autres facteurs. De futurs rapports sur les orthodoxes dans le monde, dans dix ou vingt ans, nous révéleront certainement des transformations. Sur le plan démographique, cependant, la part des orthodoxes dans la population chrétienne mondiale pourrait encore se réduire un peu.
Jean-François Mayer
Le secteur Religion & Public Life du Pew Research Center :
http://www.pewforum.org
Orthodox Christianity in the 21st Century (8 novembre 2017)
http://www.pewforum.org/2017/11/08/orthodox-christianity-in-the-21st-century
Il est possible de télécharger la version intégrale du rapport au format PDF (64 pages) :
http://assets.pewresearch.org/wp-content/uploads/sites/11/2017/11/08111144/Orthodoxy-II-FULL-REPORT-11-8.pdf
Un résumé des principaux résultats de l’enquête (en anglais) :
Jeff Diamant, « Key takeaways about Orthodox Christians » (8 novembre 2017)
http://www.pewresearch.org/fact-tank/2017/11/08/key-takeaways-about-orthodox-christians/
Les trois tableaux utilisés dans cet article sont tous extraits du rapport du Pew Research Center.