Constituée en 1978 à Palmar de Troya (dans la région de Séville), dans le sillage d'apparitions mariales non reconnues, autour de la figure du pape Grégoire XVII (Clemente Domínguez Gómez, 1946-2005), l'Église palmarienne (nom légal : Église chrétienne palmarienne des Carmélites de la Sainte Face) est aujourd'hui dirigée par son quatrième pape, Pierre III (Joseph Odermatt, d'origine suisse). Une imposante église a été édifiée à Palmar de Troya grâce à la générosité de fidèles. Le nombre de ceux-ci ainsi que celui du clergé et des religieuses a cependant diminué au fil des ans, tandis que les prescriptions réglementant la vie des membres sont devenues de plus en plus rigoureuses. Reprenant au départ plusieurs orientations propres au catholicisme traditionaliste, l'Église palmarienne en a ensuite divergé en développant ses propres doctrines et pratiques liturgiques. Une Bible palmarienne a également été produite. Ces évolutions ont également conduit à l'éloignement de certains prêtres et fidèles. La plus récente crise s'est produite en 2016, quand le troisième pape (Grégoire XVIII, de son nom civil Ginés Jesús Hernández Martínez) apostasia, annonçant avoir perdu la foi et décidé d'épouser une ancienne fidèle palmarienne.
Si ces événements avaient à nouveau valu à l'Église palmarienne d'attirer l'attention de la presse espagnole et quelques articles dans d'autres médias du monde, ce mouvement méfiant envers le monde et peu enclin à la communication extérieure reste généralement peu ou pas connu du grand public. Cela pourrait cependant changer à la suite d'un coup de projecteur inattendu, même si le groupe concerné se serait sans doute volontiers passé d'une telle publicité. Le romancier Dan Brown, rendu célèbre par le Code Da Vinci et les autres ouvrages à succès qui l'ont suivi, met en effet en scène l'Église palmarienne dans son dernier livre, publié en octobre 2017, Origine (éd. française : JC Lattès). Bien que Dan Brown adopte la liberté d'imagination du romancier et utilise l'Église palmarienne pour servir à son intrigue et non pour en donner une description fidèle, la mention d'un groupe réellement existant dans un œuvre de fiction à gros tirage suscite la curiosité et conduit des lecteurs à vouloir en savoir plus. Comme pour les précédents romans de Dan Brown, nombre de lecteurs hésitent à décider où s'arrête la réalité et où commence la fiction. (JFM)
Un chercheur suédois, Magnus Lundberg, est le meilleur spécialiste du sujet. Il a consacré sur son blogue de nombreux articles à l’Église palmarienne et a publié au printemps 2017 un livre en anglais permettant de découvrir l’histoire et les croyances du mouvement. Cette étude est publiée en ligne et peut être librement téléchargé au format PDF :
A Pope of Their Own: Palmar de Troya and the Palmarian Church, Uppsala, Uppsala University – Department of Theology, 2017, 246 p.
URL : https://magnuslundbergblog.files.wordpress.com/2017/05/palmar-final3.pdf
En français, trois articles en ligne de Jean-François Mayer, dont deux exclusivement consacrés à l’Église palmarienne :
- Église palmarienne : le nouveau pape annonce un concile et une année sainte en 2012 (28.11.2011)
https://www.orbis.info/2011/11/eglise-palmarienne-le-nouveau-pape-annonce-un-concile-et-une-annee-sainte-en-2012/ - Quand le pape n’est plus à Rome : antipapes et sédévacantistes (19.03.2013)
https://www.orbis.info/2013/03/quand-le-pape-nest-plus-a-rome-antipapes-et-sedevacantistes/ - Église palmarienne : Grégoire XVIII perd la foi et va se marier, le nouveau pape Pierre III est un Suisse (27.04.2016)
https://www.orbis.info/2016/04/eglise-palmarienne-gregoire-xviii-perd-la-foi/