La dernière mise à jour des données statistiques et géographiques sur la présence évangélique en France, établies par les soins du pasteur et missiologue Daniel Liechti, a été publiée ce mois par le Conseil national des évangéliques de France (CNEF) en même temps que l'Annuaire évangélique 2017, dans lequel elles sont insérées. Ces données intègrent également les Églises qui ne sont pas affiliées au CNEF (« même s'il en manque quelques-unes aux yeux du sociologue, comme la singulière megachurch Charisma Eglise Chrétienne au Blanc Mesnil », relève Sébastien Fath sur son blog). Elles reflètent une image assez réaliste, car seules sont prises en compte les Églises locales se réunissant pour un culte en fin de semaine au moins trois fois par mois. Le document recense 2.521 Églises locales, dont 2.263 en France métropolitaine. Rappelons que la population évangélique est évaluée à 650.000 pratiquants réguliers, dont environ 500.000 en France métropolitaine, ce qui représente une multiplication par dix depuis 1950. « Le seul acteur religieux qui connaît un tel développement (sur un rythme inférieur entre 1970 et 1990, puis un rythme supérieur depuis 1990) est l'islam », rappelle Sébastien Fath. Sur 88 % du territoire français, une Église locale est accessible en 30 minutes de trajet en voiture au maximum. Les groupes évangéliques locaux appartiennent en majorité à l'une des 45 unions ou dénominations qui font la variété du milieu évangélique en France. La plus grande union est celle des Assemblées de Dieu, avec 410 Églises, suivie de la Mission évangélique tzigane de France, avec 221 Églises. La Fédération des Églises évangéliques baptistes compte pour sa part 119 Églises et les Communautés et assemblées évangéliques de France 102 assemblées.
Interrogé par Marie Malzac (La Croix, 4 janvier 2017), Thierry Le Gall (CNEF) explique que « le “fait majeur” qui émerge de l’étude est “l’augmentation des travaux de construction et d’agrandissement”. Les Églises ne se contentent plus d’utiliser des locaux existants mais construisent de plus en plus elles-mêmes, explique le pasteur, grâce “à davantage de moyens et d’expérience”. » Dans une brève analyse publiée par le blog chrétien Point-Théo, Simon van der Does note que, « sur les différentes cartes proposées par le CNEF, on peut remarquer une forte concentration d’Églises à Paris, dans le Nord et dans l’Est du pays ». Et d'ajouter : « Malgré la croissance du mouvement, l’étude souligne les disparités entre les différents départements. Le Nord, Paris, le Bas-Rhin, le Rhône, les Bouches du Rhône et le Gard sont les départements avec le plus d’Églises locales (entre 60 et 100). Tandis que la Mayenne, la Creuse et le Cantal accueillent seulement entre 3 et 5 Églises. » La concentration plus forte dans de grands centres urbains n'est pas surprenante, mais il est probable que les autres régions stimuleront des énergies missionnaires dans un milieu toujours attiré par les zones « non atteintes ».
Il est possible de commander en ligne sur Amazon l’Annuaire évangélique 2017.
Le cahier de données statistiques et géographiques est librement accessible sur le site du CNEF au format PDF :
http://www.lecnef.org/cartes-et-chiffres