Parmi les mouvements religieux apparus à l'époque contemporaine, les Témoins de Jéhovah sont sans doute parmi les plus connus, en raison de leur persévérante activités missionnaire. Cette notoriété ne signifie cependant pas que leur pratiques et la vie interne des communautés soient toujours familières. Il faut saluer l'initiative qui avait été prise de réunir en avril 2016 un colloque à la Faculté pour l'étude comparative des religions et de l'humanisme à Anvers, et féliciter les organisateurs pour la très rapide publication des actes de ce colloque, déjà disponibles à la fin de l'été. Ce volume est pour l'essentiel en langue anglaise, à l'exception d'un article de Bernard Blandre sur «Russell, les adventistes et les premiers Étudiants de la Bible». À côté de plusieurs contributions documentées portant sur des situations nationales (ou des aspects de celles-ci), certains articles thématiques retiennent particulièrement l'attention, à commencer par celui de George Chryssides sur l'épistémologie d'un mouvement dont les adeptes affirment prêcher «la vérité». Une autre contribution originale est l'histoire de la pratique de la musique et du chant chez les Témoins de Jéhovah, que signe Miquel Àngel Plaza-Navas: l'auteur que souligne que le faible intérêt prêté jusqu'à maintenant par les chercheurs à la musique du mouvement vaut également pour d'autres groupes religieux, malgré tout ce que cela peut nous apprendre sur un mouvement. Un article particulièrement digne d'attention est celui que consacre Donald Raymond Jacobs aux apologistes non officiels chez les Témoins de Jéhovah, c'est-à-dire ces membres de l'organisation qui en prennent la défense ou publient des ouvrages et des sites favorables, mais de façon indépendante, sans contrôle d'un mouvement peu enclin à laisser se développer des cercles susceptibles devenir d'autres sources de référence théologique et de défier tôt ou tard l'autorité centrale et ses interprétations doctrinales. Certains éléments de ces efforts d'apologétique indépendante ont parfois été utilisées dans des publications du mouvement, mais sans les mentionner explicitement et en s'abstenant de leur donner une légitimité; de plus, en 2007, ces initiatives ont explicitement été désapprouvées par l'organisation, ce qui a donné le coup de grâce aux efforts d'organiser un réseau d'apologistes indépendants. (JFM)
The Jehovah’s Witnesses in scholarly perspective: What is new in the scientific study of the movement? a été publié dans Acta Comparanda, Subsidia III, 2016, 248 p. Commandes: FVG, Bist 164, 2619 Wilrijk-Antwerpen, Belgique. Courriel: info@antwerpfvg.org.