Grande-Bretagne: l’incertain destin de lieux de culte chrétiens dans une société moins religieuse risque de laisser un vide

Les indicateurs statistiques ne laissent aucun doute sur le déclin de la pratique religieuse parmi les fidèles britanniques de l'Église anglicane: en 2015, pour la première fois, le nombre de pratiquants est descendu en dessous de 1 million, tandis que chute également le nombre des baptêmes (-12% depuis 2004), de mariages religieux (-19%) et de funérailles à l'église (-29%), rapporte l'hebdomadaire The Economist 13 août 2016). Intitulé «This sceptic isle», l'article rappelle que le nombre de personnes se considérant comme sans religion dépasse maintenant celui des chrétiens. Bien entendu, il ne faut pas en conclure automatiquement que la courbe conduit inéluctablement à l'extinction: certains secteurs de l'Église anglicane sont dynamiques, et des paroisses accueillent aussi de nouveaux fidèles. Cependant, cette baisse de la pratique entraîne aussi la fermeture de certains lieux de culte, qu'il devient trop coûteux d'entretenir et de rénover pour des communautés devenues trop peu nombreuses, sauf s'il s'agit de monuments historiques (un quart des services religieux anglicans du dimanche attirent moins de 16 fidèles). De nombreuses églises anglicanes ou d'autres groupes chrétiens ont été vendues. Mais le rédacteur de l'Economist appelle à une réflexion de la société sur les conséquences de cette évolution dans une société où le christianisme a joué un rôle si important, mais où le modèle de l'église paroissiale classique semble en train de s'effacer. L'hebdomadaire s'interroge sur ce qui pourra remplacer les espaces de réflexion et de méditation qu'offrent les bâtiments d'église, ainsi que sur ce qui peut se substituer au rôle social, politique et éthique des Églises.