En 1999, Mahesh Mohanan et un camarade d’école, Mervyn Jose, ont démissionné de leur poste d’ingénieurs informaticiens et ont lancé un site commercial sur Internet: www.saranam.com.
Moyennant finance, toute personne fréquentant le site peut s’inscrire et commander des puja ou d’autres rites traditionnels hindous qui seront ensuite menés dans les temples de son choix et à ses intentions. «Grâce à la technologie, on peut répondre aux besoins spirituels de millier d’hindous», explique Mervyn Jose, 34 ans, dont les bureaux sont installés à Chennai (Madras), capitale du Tamil Nadu.
Dans la religion hindoue, les fidèles offrent des puja et d’autres rites tels l’abhishekam ou le homam pour certaines occasions et en certaines circonstances. Pour le homam, les célébrants offrent les prières prescrites devant un feu pour une intention particulière. L’abhishekam consiste à baigner la statue d’un dieu ou d’une déesse avec du lait, du miel, de la pâte de santal ou un mélange de fruits.
«Bon nombre d’hindous ont très peu ou pas du tout de temps pour rendre visite aux temples qui sont loin des villes», explique encore Mervyn Jose, qui est né dans une famille catholique mais se dit athée. Pour commencer, les deux entrepreneurs ont proposé des puja à faire célébrer seulement dans les cinq principaux temples de Chennai, mais rapidement le bouche à oreille a fonctionné et des demandes sont venues des Etats-Unis et d’Europe où vivent de fortes communautés d’Indiens et de Sri Lankais hindous. Sur le site Internet, le visiteur indique son nom, son signe zodiacal et ce qu’il désire pour ses prières. Il paye en ligne, par carte bancaire, et un représentant de l’entreprise se rend alors au temple indiqué et s’assure que les rites demandés sont bien effectués. De retour dans les locaux de l’entreprise avec un reçu du temple, il envoie au client les prasadam, ces douceurs offertes par le temple aux dévots dès la réception de leurs offrandes.
Un puja coûte l’équivalent de 3 à 9 euros. Un homam peut coûter de 50 à 540 euros. Pour les rites les plus élaborés, une équipe filme en vidéo la cérémonie que le client peut ensuite visionner à partir de son ordinateur.
Dès la première année, l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 200.000 roupies (3.600 euros). Elle s’est rapidement développée et annonce 3,5 millions de roupies de chiffre d’affaires pour cette année. Le réseau s’est étoffé et ce sont désormais 175 lieux de culte qui sont référencés à travers le pays. Mahesh Mohanan précise toutefois que le chemin n’a pas été facile. La première difficulté «majeure» a été de convaincre les clients que les puja étaient «réellement exécutés». Désormais, la réputation de l’entreprise est établie et plus de 8.000 clients lui font confiance. Mohanan note également un changement dans le profil de leurs clients. Il y a huit ans, 80% des commandes venaient de l’étranger. Maintenant, la plupart viennent de l’Inde. Ils reçoivent également de demandes de gens d’autres religions. «Occasionnellement, même des juifs veulent faire faire des puja», affirme-t-il.
Certains clients envoient leurs commentaires sur le site. Bonnie Stern écrit : «Ces saints services sont importants dans ma vie.» Nadine Barrick affirme : «Nos âmes se sont senties encouragées quand nous avons reçu le prasadam pour les prières que nous avions demandées.»
Cet article a été publié dans le N° 465 (16 juin 2007) d’Eglises d’Asie, Agence d’Information des Missions Etrangères de Paris (128 rue du Bac, 75341 Paris Cedex 07).
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