Dans un entretien au sujet du tsunami et de ses conséquences, l'ancien président américain Bill Clinton veut discerner "l'occasion que cette terrible tragédie nous offre pour la réconciliation religieuse dans le monde". L'homme politique s'est dit certain que le spectacle de gens de toutes religions venant en aide du monde entier à des musulmans, hindous, bouddhistes et chrétiens contribuerait à modifier les perceptions mutuelles parfois antagonistes. L'observation a sa pertinence - mais les situations observées ne suivent pas toutes ce schéma. Et les questions soulevées par l'événement présentent aussi d'autres facettes.
"Où est Dieu?"
"Et Dieu dans tout cela?", s'interroge Amy Waldmann, dans un article publié par le New York Times (12 janvier 2005) et traduit en français par le bimensuel Eglises d'Asie (16 janvier 2005). L'auteur note des réactions contradictoires: même au cœur de la tragédie, certains croient discerner des signes miraculeux, comme ces mosquées restées seules debout à Aceh ou cette statue de la Vierge, au Sri Lanka, qui aurait retenu le raz-de-marée pendant quelques précieuses minutes pour permettre à la population de fuir.
Pour les membres de toutes les religions, une catastrophe de cette nature et de cette ampleur fait surgir des questions: si des sanctuaires ont été miraculeusement épargnés, d'autres ont été anéantis: au monastère de la plage de Kamala, à Phuket, trois moines bouddhistes ont perdu la vie, les deux autres sont à l'hôpital, seule subsiste la chapelle principale abritant une statue de Bouddha.
"Pourquoi des choses terribles arrivent-elles à des gens bons?" Depuis l'histoire biblique de Job, cette question a été soulevée d'innombrables fois... Aux Etats-Unis aussi, pasteurs, prêtres, rabbins et imams ont évoqué ces questions dans leurs prédications, rapportent Rita Ciolli et Collin Nash dans Newsday (9 janvier 2005). "La théologie judéo-chrétienne moderne considère que les lois de la nature gouvernent les événements naturels et qu'ils ne devraient pas être reprochés à Dieu", notent les auteurs. "Dieu permet aux calamités naturelles de survenir. Dieu ne les cause pas directement", commente Mgr Donald Beckmann, secrétaire des ministères pastoraux du diocèse catholique romain de Rockville Centre.
Cependant, note l'article de Newsday, certains pasteurs voient dans le désastre un rappel des turbulences qui, selon la Bible, précéderaient le retour du Christ. Pour des groupes aux préoccupations apocalyptiques prononcées, la catastrophe est un signe des temps de plus, le prélude probable à d'autres événements encore à venir.
D'autres représentants de religions rappellent qu'il n'y a pas que le tsunami: nous nous interrogeons à ce sujet en raison de la médiatisation de l'événement, mais tant d'autres choses pourraient susciter également nos interrogations, hier et aujourd'hui!
Pour les musulmans, rien ne survient sans la permission de Dieu, ont expliqué plusieurs imams aux reporters de Newsday dans l'article déjà cité. Mais les musulmans pensent que les victimes d'un désastre tel que celui-ci ont le statut de martyr, ajoute l'un d'entre eux, et se trouveront donc en position favorable au jour du jugement divin.
Le tsunami a été évoqué sur plusieurs sites musulmans. Ainsi, la section des fatwas (opinions légales religieuses, en contexte musulman) du site très visité IslamOnline (26 décembre 2004) répond à une question de lecteur qui se demande pourquoi il y a tellement de tremblements de terre que "ce sont des signes d'Allah". A travers ceux-ci, "Allah, le Tout-Puissant, peut mettre en garde ses serviteurs contre le fait de commettre des péchés et de violer ses lois. C'est donc notre devoir de nous repentir devant Allah, de demander Son pardon, de faire le bien et de s'abstenir de ce qui défendu."
Des représentants de plusieurs religions soulignent que. même si de tels événements dépassent notre entendement, il y a néanmoins derrière eux un dessein divin. "Personne ne connaît la raison. Personne ne peut Le questionner. Mais ce n'est pas par hasard. Il y a un but", commente Onkar Binder, l'un des responsables d'un temple sikh de Sacramento, interrogé par le Times-Herald (16 janvier 2005). Si certains y voient une leçon, dans le sens d'un rappel que tout peut nous arriver à tout instant, comme le souligne le prêtre d'un temple tamoul, beaucoup se refusent en revanche à envisager le désastre en termes de punition divine.
Au Tamil Nadu même, un correspondant a souligné à Religioscope le traumatisme considérable que représente l'événement pour les populations touchées, vivant en symbiose avec la mer, dans une relation religieuse avec celle-ci: cette confiance est rompue et soulève de profondes interrogations.
Un article publié dans Eglises d'Asie (16 janvier 2005) raconte la difficulté des clergés de toutes confessions face à l'attitude de cynisme à l'égard de la religion, "face à une vie dont on ne comprend pas pourquoi elle vous a été préservée et pourquoi elle a été enlevée à vos proches". Dans une mosquée de la région, l'imam appelle les fidèles "à ne pas perdre la foi".
Pour certains prédicateurs, un avertissement divin
Des prédicateurs tant hindous que musulmans voient dans le désastre un avertissement, une invitation à s'interroger sur les orientations de la société et à se tourner vers Dieu et la religion. Approche semblable dans les commentaires offerts en Suisse par Jean-Marc Berthoud, un représentant européen des courants du "reconstructionisme" chrétien. La circulaire du 4 janvier 2005 aux correspondants de l'Association vaudoise de parents chrétiens (AVPC, C.P. 34, 1001 Lausanne, Suisse) observe qu'"on ne se moque pas de Dieu, nous dit l'Ecriture. Elle nous dit aussi que si les hommes ne se manifestent pas, par leur fidélité en paroles et en action, les pierres elles-mêmes crieront. Et pas seulement les pierres: le vent et la mer aussi!"
Face "au silence de l'Eglise de Dieu", ce serait "Dieu lui-même qui, à travers les lois de cette nature qu'il a créée et qu'il dirige" se serait adressé "de manière directe et solennelle à nous". Evoquant le psaume 104, Jean-Marc Berthoud tire un parallèle avec le déluge. Un instant, Dieu aurait "enlevé 'la limite que les eaux ne doivent pas franchir' et les 'eaux sont venues couvrir la terre'." Ce n'est pas, estime-t-il, un jugement contre une population plus pécheresse qu'une autre, mais un avertissement à tous face à la prétention de l'homme d'être émancipé de son Créateur. "Prenons garde qu'il nous arrive pire encore, si nous n'écoutons pas la voix de Celui qui nous parle."
Cités par Amy Waldmann dans son article du New York Times traduit par Eglises d'Asie (16 janvier 2005), certains bouddhistes sri-lankais pensent que la loi du karma, de la rétribution des actions, s'applique au tsunami: ceux qui ont péri l'ont sans doute été en conséquence de péchés commis dans une vie antérieure, disent-ils. Des végétariens stricts estiment que ce n'est pas par hasard que la catastrophe a frappé des pêcheurs, qui prennent la vie. Dans la même ligne, d'autres pensent que ce n'est pas par hasard que la catastrophe s'est produite le lendemain de Noël, fête à l'occasion de laquelle les chrétiens ont tué quantité d'animaux - ces commentaires reflètent également les tensions qui existent actuellement au Sri Lanka entre chrétiens et certains milieux bouddhistes.
Aide humanitaire et projets missionnaires
De toute façon les différentes religions sont unanimes sur un point: elles appellent leurs fidèles à venir en aide à ceux qui souffrent. "Le message de l'islam est d'aider les gens, de soulager la souffrance, de répandre le bien et d'écarter le mal", déclare le site IslamOnline dans sa section spéciale pour l'aide aux victimes.
Cette aide même n'est cependant pas exempte de suspicions. Dans le monde arabe, certains saluent l'aide américaine et occidentale aux victimes du tsunami, mais d'autres soupçonnent derrière celle-ci la poursuite d'objectifs stratégiques (Associated Press, 5 janvier 2005).
Il est cependant vrai que, dans l'esprit de solidarité évoqué par l'ancien président Clinton, nous avons aussi assisté à nombre d'exemples de coopération entre groupes religieux différents pour apporter une aide aux victimes. Ainsi, le chapitre américain d'Islamic Relief a envoyé dès le 1er janvier un chargement de 72.000 kilos de matériel en Indonésie, opération menée en coopération avec l'Eglise de Jésus-Christ des saints des derniers jours (mormons), annonçait le 10 janvier un site officiel d'information du gouvernement des Etats-Unis [ce site n'est plus accessible - 27.09.2016].
Les musulmans américains, comme ceux d'autres régions du monde, ont voulu bien entendu manifester leur solidarité avec les victimes, mais ont rencontré un problème auquel ils n'auraient pas songé il y a quelques années seulement: après les événements du 11 septembre 2001, un climat de suspicion s'est développé envers plusieurs organisations humanitaires musulmanes, soupçonnées d'apporter secrètement une assistance à des groupes islamistes radicaux. Des enquêtes sur plusieurs d'entre elles ont eu lieu, les fonds de certaines ont été saisis. Les responsables de plusieurs mosquées ont donc parfois longuement réfléchi avant de déterminer où envoyer l'aide recueillie dans leur communauté, de crainte de voir le FBI frapper à leur porte (Denver Post, 9 janvier 2005).
La situation d'urgence a conduit aussi les dirigeants religieux à estimer ce qui était permis ou non dans de telles circonstances: le Conseil des oulémas d'Indonésie a décidé d'assouplir les règles d'inhumation et émis aussi une fatwa de déclarer halal l'aide alimentaire envoyée vers la province d'Aceh, même si elle contient du porc. Il n'est en effet pas possible de contrôler si l'aide qui arrive en Indonésie répond aux critères de halal (AFP, 11 janvier 2005). Il est intéressant de noter que certains musulmans de la région n'acceptent que l'aide provenant d'organisations musulmanes et se méfient de celle qui leur arrive d'autres sources: manifestement, les mormons ont fait un choix judicieux en décidant de collaborer avec Islamic Relief.
Le site IslamOnline a rappelé une fatwa du 11 septembre 2003 selon laquelle rien n'interdit à des musulmans de coopérer avec des organisations non musulmanes pour apporter une aide humanitaire - à condition bien sûr qu'elles n'œuvrent que dans des buts humanitaires et que ceux-ci ne masquent pas d'autres objectifs.
D'autres objectifs: telle est précisément la crainte de plusieurs milieux musulmans, en raison des activités immédiatement annoncées par certaines organisations humanitaires évangéliques, soupçonnées d'être un peu trop enclines à mêler bienfaisance et prosélytisme. Certains n'ont pas hésité à proclamer d'emblée que ceci "est une des plus grandes occasions que Dieu nous ait donné de partager son amour avec les gens", ce qui implique également dans leur esprit la diffusion de Bibles et littérature chrétienne (Philadelphia Inquirer, 9 janvier 2005). "Ces gens ont besoin de nourriture, mais ils ont aussi besoin de Jésus. Dieu essaie de les réveiller et de les aider à réaliser que le salut est en Christ", a expliqué un évangéliste du Wisconsin à Michael Casey (Associated Press). L'organisation évangélique Focus on the Family (Colorado Springs) a placé des extraits d'un livre écrit par son fondateur dans les 300.000 paquets de survie destinés aux victimes du tsunami. Aux yeux de plusieurs groupes, aide humanitaire et diffusion de la foi sont tout simplement inséparables. L'American Tract Society a pour sa part publié un dépliant, "Quand le désastre frappe", remise à une organisation chrétienne qui opère au Sri Lanka. Après avoir évoqué plusieurs des catastrophes naturelles de ces dernières années, le texte continue:
"Bien que nous ne puissions prévenir des désastres [...] il y a des choses qui viennent auxquelles nous pouvons nous préparer. Par exemple, nous mourrons tous un jour. C'est un événement naturel au sujet duquel Dieu nous a donné assez d'avertissements."
Le tract poursuit en citant des versets bibliques et en appelant le lecteur à accepter Jésus comme sauveur.
D'autres évangélistes interrogés ont au contraire déclaré qu'il ne convenait pas de tirer ainsi avantage d'une situation de détresse. L'un des responsables de Compassion International (Colorado Springs également) a ainsi expliqué au Denver Post (17 janvier 2005): "Les gens pourraient s'imaginer que nous avons des arrière-pensées, que ce n'est pas une véritable réponse de compassion. Ou ils pourraient avoir de la réticence à accepter l'aide en raison de leur forte adhésion à une autre foi. Nous ne voulons pas cela."
Cependant, les propos tenus par certains ont immédiatement conduit le Council on American-Islamic Relations (CAIR) à dénoncer les missionnaires qui "exploitent la souffrance du tsunami" (9 janvier 2005).
Comme le rappelait un article de Janice D'Arcy dans le Baltimore Sun (8 janvier 2005), le débat sur la manière d'introduire et de présenter le christianisme en Asie est vieux de plusieurs siècles. Selon un représentant de l'organisation évangélique World Relief, "historiquement, la meilleure approche est de fournir une aide et d'établir la confiance, et ensuite, à travers cette confiance, des occasions se présentent. Nous plantons les semences." D'autres organisations chrétiennes, en revanche, comme World Vision ou Catholic Relief Services, estiment que l'aide en elle-même est un témoignage chrétien, sans viser à la conversion. En outre, ils posent la question de la solidité de conversions qui seraient liées à une aide reçue.
Particulièrement controversée a été l'intention annoncée par WorldHelp (Virginie) d'éduquer dans des foyers chrétiens 330 orphelins du tsunami de la province d'Aceh, connue pour son islam plus rigoriste que dans d'autres régions du pays. WorldHelp déclara que des chrétiens indonésiens éduqueraient dans les principes chrétiens les 300 orphelins transportés à Djakarta, tous âgés de moins de 12 ans. Juste avant la révélation de ce projet par le Washington Post (12 janvier 2005), l'information fut cependant retirée du site web de WorldHelp, qui annonça le 13 janvier à la presse l'abandon de ce plan, tout en affirmant qu'il ne s'agissait pas de prosélytisme, mais d'expression de l'amour chrétien (Washington Post, 14 janvier 2005).
Le secrétaire général du Conseil indonésien des oulémas a lancé à la fin des prières du vendredi 14 janvier dans la principale mosquée de Banda Aceh un avertissement clair: il ne faut pas saisir l'occasion fournie par l'aide aux victimes du tsunami pour se livrer à du prosélytisme: "La communauté musulmane ne restera pas tranquille [face à de telles actions]. Ceci est une déclaration claire, et sérieuse." (Associated Press, 14 janvier 2005)
Il faut dire que les groupes les plus variés ont subitement convergé vers cette province guère touchée par les flux de visiteurs étrangers: à Banda Aceh, on peut même rencontrer un groupe de scientologues venus de l'Australie et affirmant apporter par leurs méthodes une aide psychologique aux survivants (Toronto Star, 22 janvier 2005)
A Aceh même, les intentions d'un prêtre catholique australien d'établir un orphelinat suscitèrent une réaction immédiate du dirigeant du Front des défenseurs islamiques, qui demanda à l'ecclésiastique de se borner strictement à l'assistance humanitaire . Le prêtre concerné répondit que les actions menées n'incluaient aucune dimension religieuse (Sydney Morning Herald, 9 janvier 2005). Quoi qu'il en soit des intentions réelles, ces exemples suffisent à illustrer la très grande sensibilité qui existe sur ce terrain.
Compétitions religieuses et idéologiques
D'autant plus que les organisations étrangères s'y trouvent aussi en concurrence avec certaines organisations musulmanes tenues pour radicales. On a ainsi pu voir des membres de tels groupes aider à décharger des stocks d'aide fournis par les Nations Unies. "Tout le monde veut apporter son aide face à cette catatrophe et nous laissons les préjugés de côté", a commenté un représentant du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.
Les craintes d'une compétition religieuse autour de l'aide aux victimes du tsunami ne touchent pas que relations entre chrétiens et musulmans. Aux îles Andaman, au large des côtes indiennes, des organisations chrétiennes et hindoues se sont disputé le droit de gérer un camp de réfugiés.
Au Sri Lanka, un parti nationaliste bouddhiste a demandé au gouvernment d'exercer un contrôle sur l'afflux d'argent arrivant dans le pays à travers des organisations chrétiennes.
Ce sont dans certains cas les Eglises locales qui se montrent préoccupées en premier lieu par toute exploitation du tsunami à des fins missionnaires. Le 17 janvier, les responsables des principales Eglises chrétiennes en Indonésie ont publié un communiqué commun désavouant "toute tentative d'instrumentalisation des missions d'aide humanitaire pour mener des actions de prosélytisme visant à convertir au christianisme" (Eglises d'Asie, 1er février 2005).
De même, au Sri Lanka, le Conseil national chrétien a déploré les tentatives de prosélytisme, craignant de voir celles-ci exacerber les tensions interreligieuses (Ecumenical News International, 4 février 2005).
Les réactions au tsunami n'ont pas suscité des controverses que dans les pays touchés: la décision du gouvernement belge d'organiser une cérémonie œcuménique le 15 janvier 2005 dans une cathédrale en mémoire des victimes du tsunami n'a pas été du goût de milieux laïcs et libres-penseurs: représentant de la laïcité organisée francophone en Belgique, le Centre d'action laïque (CAL) a regretté "qu'une nouvelle fois les convictions de concitoyens agnostiques, athées mais aussi musulmans soient ignorées". Selon les représentants du CAL, il s'agit une fois encore d'une cérémonie religieuse, "alors qu'elle devrait être soit civile, soit pluraliste" (La Libre Belgique, 5 janvier 2005). A noter qu'une députée écologiste belge avait récemment soulevé la question du "pluralisme des cérémonies à caractère national", notant que "de nombreuses cérémonies protocolaires publiques [...] se déroulent encore dans le seul cadre des rites de la religion catholique". Même dans des Etats qui se réclament de la laïcité, l'appel aux ressources religieuses demeure vivant face à la mort et autres moments dramatiques...
De même, les utilisations missionnaires du thème du tsunami ne se limitent pas aux pays d'Asie touchés par la catastrophe: il est une occasion de s'adresser à des personnes de toutes les régions du monde pour faire connaître sa foi et ses réponses: c'est ainsi que les animateurs de Truthmedia (un ministère de Campus Crusade for Christ, Canada) ont immédiatement remodelé le site web The Life, qu'ils avaient créé autour du film Jésus.
La publicité pour le film est toujours présente, mais le site a maintenant provisoirement pris pour thème central le tsunami et offre un abondant matériel à ce propos, qui mêle les appels et projets pratiques pour fournir une aide, d'une part, et les réflexions sur le sens d'une telle tragédie: "Où était Dieu quand le tsunami survint?", interroge le site. Les auteurs du texte soulignent que la source d'un événement n'est pas toujours facile à déterminer; mais, à l'heure du désespoir, reste la certitude que Dieu se soucie de nous et nous aidera à traverser l'épreuve. La question essentielle est de savoir si nous sommes prêts à accepter l'appel divin: telle est la grande ligne du texte.
Si l'émotion partagée est réelle, si nombreux sont les actes admirables de solidarité, le tsunami n'apporte pas seulement une occasion de réconciliation, comme l'espéraient les propos de l'ancien président Clinton cités au début de cet article: il révèle également des interrogations, des stratégies, des compétitions, des élans missionnaires, en même temps qu'il pose une fois de plus aux croyants et aux incroyants les questions pérennes sur le sens et le but de l'existence humaine.