Selon un article de Nasser Arrabye publié dans le quotidien Gulf News (8 février 2005), quelque 4.000 écoles religieuses non enregistrées au Yémen recevraient des fonds de l'étranger en raison de leur action supposée charitable.
Mais les autorités yéménites estiment que, sous des buts louables, certaines des ces écoles diffusent des vues extrémistes. Plusieurs douzaines fonctionneraient notamment en suivant le programme de Hussain Badr Al Deen Al Houthi, un religieux chiite tué l'an dernier après s'être engagé dans des activités rebelles.
Un comité a été chargé en juin dernier d'évaluer ces écoles: des mesures seront prises sur la base des recommandations du rapport. Elles devraient notamment aboutir à la fermeture de certains établissements.
Le contrôle des écoles s'inscrit dans un cadre plus vaste, souligne Nasser Arrabye: un plan d'action du gouvernement vise à un contrôle plus étroit des mosquées et centres religieux, incluant notamment une meilleure formation des imams. L'article de Gulf News rappelle que le gouvernement avait fait venir en 2004 30 imams et autres enseignants de l'université égyptienne d'Al Azhar pour des sessions de formation visant à promouvoir des vues modérées.
Pour l'instant, sur 72.000 mosquées (dont 28.000 où se tiennent des sermons du vendredi), 6.000 sont sous supervision du ministère compétent.
Plusieurs Etats du monde musulman s'inquiètent du rôle de certaines écoles religieuses comme terreau de vues radicales. Au Pakistan, les intentions gouvernementales de contrôle des écoles religieuses ont suscité de vives réactions de la part de cercles politiques islamistes. Pour leur part, des observateurs soulignent la variété des madrassas et de leurs orientations: toutes ne sont pas des foyers de radicalisme.