Le Saint-Synode a en effet approuvé un accord qui entérine un compromis "satisfaisant les deux parties", a indiqué à l'AFP un responsable de l'Église de Grèce qui a requis l'anonymat. Cet accord a pu être mis au point à la suite de trois missions successives effectuées, les 2, 11 et 27 février 2004, au Phanar, siège du Patriarcat œcuménique, à Istanbul (Turquie), par les métropolites Anthime d'Alexandroupolis et Pantéléimon de Naousa (Église de Grèce).
Il a été convenu que le Saint-Synode enverrait au patriarche œcuménique Bartholomée Ier la liste des candidats pressentis pour les trois diocèses de la Grèce du Nord actuellement vacants (Thessalonique, Eleutheroupolis et Kozani), afin que le patriarche "exerce ses droits", alors que les responsables de l'Église de Grèce ne voulaient lui reconnaître jusque-là que la possibilité d'être "informé" de cette liste, a précisé ce responsable. Par ailleurs, dans le même document, l'Église de Grèce réaffirme son attachement au maintien du statu quo en ce qui concerne le statut des diocèses de la Grèce du Nord, les "Nouvelles terres" annexées par Athènes en 1912, mais qui, sur le plan ecclésial, continuent à relever de l'autorité spirituelle du Patriarcat œcuménique, tout en étant rattachées administrativement à l'Église de Grèce.
Du côté du Patriarcat œcuménique, on estime également que cette décision a "ouvert la voie à un règlement", selon une source autorisée, toujours d'après l'AFP. Le contentieux entre les deux Églises, larvé depuis des années, était apparu au grand jour en juillet 2003, à la mort du métropolite de Thessalonique, la deuxième ville du pays. Pour la première fois depuis soixante-quinze ans, le patriarcat oecuménique avait réclamé que lui soit soumise pour approbation la liste des candidats au diocèse de Thessalonique, conformément à la charte de 1928 reconnaissant sa juridiction sur les trente-six diocèses de la Grèce du Nord. L'Église de Grèce, par la voix de l'archevêque d'Athènes, avait tout d'abord refusé, arguant que la charte de 1928 s'était trouvée de facto réformée par une loi grecque régissant les relations Église-État, adoptée en 1977.
© SOP 2004. — Cet article est paru dans le N° 287 (avril 2004) du Service orthodoxe de presse. Reproduit avec l’aimable autorisation de la rédaction du SOP. Le SOP informe ses lecteurs sur la vie de l’Eglise orthodoxe en France et dans le monde, et fournit une réflexion sur l’actualité. [Le SOP n’existe plus – 22.09.2016.]