29 novembre 2003 - Alors qu'elle prospère en Asie et en Afrique, l'Eglise anglicane décline en Angleterre. Mais la vive controverse autour de l'ordination d'un évêque épiscopalien homosexuel et des initiatives de mariages homosexuels dans certains diocèses nord-américains ne vont probablement pas suffire à provoquer un schisme important, estime l'Economist (8 novembre 2003) - qui consacre deux articles à la Communion anglicane dans le même numéro. Il est vrai que l'avenir des anglicans dans leur pays d'origine n'apparaît guère comme radieux: entre 1990 et 2001, l'Eglise anglicane a perdu en Grande-Bretagne 18% de ses communiants dominicaux et 17% de son clergé. Le poids du passé se fait sentir: à la fois l'entretien de nombreux vieux bâtiments et les pensions d'un nombre croissant de retraités, alors que le nombre de membres actifs décroît - bien que les dons par membres aient très sensiblement augmenté durant la même période, mais c'est une tendance qui ne pourra rester indéfiniment à la hausse. Surtout en Angleterre, les paroisses les plus riches tendent aussi à être les plus conservatrices. Mais les analystes de l'Economist estiment que les prédictions de schisme sont exagérées après la consécration d'un évêque homosexuel: "Certains diocèses, surtout en Afrique, rompront ou réduiront leurs relations avec les anglicans nord-américains. Certaines paroisses traditionalistes renieront leurs évêques d'esprit libéral et chercheront ailleurs une supervision épiscopale." Mais, à travers son histoire, l'anglicanisme n'a cessé de se construire sur des compromis, se voulant à la fois protestant et catholique. "Il y a donc probablement place pour un peu plus d'ambiguïté" dans une Communion anglicane sans autorité centrale, ce qui y rend les débats d'autant plus âpres.
Religioscope avait publié en février 2003 un compte rendu d’un livre sur l’impact relativement modeste et les divisions des schismes traditionalistes anglicans:
http://www.religioscope.info/article_85.shtml