2 novembre 2003 - Nombreux sont, au Japon, les nouveaux mouvements religieux, nés à partir du 19e siècle. Plusieurs d'entre eux ont développé un intérêt pour l'art. Celui-ci est en effet perçu par certains de ces groupes comme un complément de la religion dans la quête spirituelle de l'humanité. Mais, dans l'article qu'elle a récemment publié à ce sujet dans la revue Japanese Religions (juillet 2003), Nancy Stalker souligne que des initiatives telles que les ouvertures de musées patronnés par certaines nouvelles religions relèvent également d'une quête de tant de convertis que de prestige dans la société. Parmi les cas les plus connus figure le Fuji Art Museum, ouvert en 1983 à l'initiative de la Soka Gakkai. Mais l'article se concentre surtout sur l'intérêt pour l'art manifesté par Oomoto, une nouvelle religion fondée en 1892, qui n'est pas très importante numériquement aujourd'hui, mais est à la racine de plusieurs autres nouvelles religions. Onisaburo Deguchi (1871-1948), le second dirigeant d'Oomoto, se montra un "enthousiaste amateur" d'art et s'adonna tant à la poésie qu'à la peinture, qu'il considérait comme une pratique spirituelle. Mais l'art était également un moyen d'élargir l'audience d'Oomoto. Mokichi Okada (1882-1955) appartint durant quelque temps à Oomoto, avant de fonder son propre mouvement, Sekai Kyusei Kyo (parfois appelé "Church of World Messianity"). La beauté - et donc l'art - occupe une place importante dans la pensée d'Okada, qui créa des jardins conçus comme des "paradis miniatures" et rassembla des oeuvres d'art: vingt-sept années apèrs sa mort fut achevé le MOA Museum of Art, un impressionnant bâtiment. Nancy Stalker cite plusieurs autres exemples de musées créées par de nouvelles religions japonaises: l'un des plus récents exemples est le Hikaru Memorial Museum, à Takayama, une initiative de Sukyo Mahikari (dont le fondateur avait d'ailleurs appartenu durant quelque temps à Sekai Kyusei Kyo).