30 août 2003 - Au Sénégal, où les confréries mouride et tidjane sont puissantes, l'influence des marabouts se fait sentir dans les plus hautes sphères de l'Etat, explique le site indépendant d'information quotidienne sur l'Afrique Afrik.com (27 août 2003). "Rien ne se fait sans leur aval", affirme le journaliste Habibou Bangré. Le président Wade est lui-même mouride, mais cela ne signifie pas qu'il bénéficiera automatiquement du soutien de la confrérie: "Serigne Modou Kara Mbackè, célèbre marabout mouride [...], déclare d'ailleurs être désintéressé par la politique politicienne. Toutefois [...], il a demandé à ses collaborateurs et à ses disciples de fonder le Parti de la vérité", une initiative qui n'enthousiasme guère le président Wade. Malgré de possibles frictions, les marabouts et le gouvernement tendent à entretenir des rapports de partenariat, précise Habibou Bangré: "Les guides exhortent le peuple à payer ses impôts et interviennent notamment dans la mise en place des campagnes de vaccinations et de lutte contre l'illettrisme et l'excision." L'on ne saurait en outre oublier leur rôle économique: les dignitaires religieux occupent une place non négligeable dans le marché agricole.