En octobre 2002, lors de la préparation de la campagne électorale au Gujarat, Venkaiah Nadu, président national du Bharatiya Janata Party (BJP), avait déclaré que tous les Etats devraient adopter des lois contre les conversions obtenues par la tromperie ou par la force (The Hindu, 24 octobre 2002). La victoire du BJP au Gujarat rendait donc quasiment certaine l'adoption d'une loi à ce sujet, conformément aux promesses électorales faites.
Malgré les critiques d'organisations chrétiennes et musulmanes ainsi que du Parti du Congrès (opposition), les députés du Gujarat ont donc approuvé le 26 mars 2003 une "loi sur la liberté de religion", qui suit le modèle de celle introduite dans le Tamil Nadu et punit les conversions effectuées par la tromperie ou par la force d'une peine pouvant aller jusqu'à trois ans de prison et d'une amende jusqu'à 50.000 roupies.
Afin de prévenir de telles situations, toute conversion devra être évaluée par des fonctionnaires et un magistrat devra donner son autorisation. Toute conversion pour laquelle la permission préalable n'aura pas été demandée (même sans usage de la ruse ou de la force) pourra être punie d'un an de prison et d'une amende de 1.000 roupies.
L'argument des partisans de la loi est que celle-ci doit protéger les couches les plus défavorisées de la société contre les pressions dont elles peuvent être l'objet de la part de missionnaires, par exemple la promesse d'assistance alimentaire ou de faveurs matérielles afin de les amener à une conversion. En effet, nombre d'hindous considèrent que l'aide sociale apportée par des organisations chrétiennes a souvent pour objectif non avoué d'obtenir des conversions.