Dans son N° 141, qui vient de paraître, le Bulletin traditionaliste amateur et gratuit (BTAG) [ce site et ses archives n'existent plus - 20.09.2016] publie un texte de l'abbé Jacqmin, qui réside dans le prieuré lituanien de la Fraternité Saint-Pie X fondée par feu Mgr Marcel Lefebvre. Ce texte fournit d'intéressantes informations sur le développement des activités du courant traditionaliste dans certaines régions de l'Europe de l'Est.
La Lituanie fut tout d'abord desservie à partir du prieuré de la Fraternité à Varsovie. En juillet 2002, Mgr Bernard Fellay, supérieur général de la Fraternité, décida d'ériger la Maison autonome de la Lituanie, qui devint ainsi "le premier prieuré de la Fraternité en terre de l'ancienne Union soviétique". Trois prêtres y prirent résidence, pour s'occuper de trois "centres de messe" (Vilnius, Kaunas, Siauliai) ainsi que de la Lettonie, de la Biélorussie (une soixantaine de fidèles à Minsk) et de la Russie (une quarantaine de fidèles à Moscou, des personnes intéressées dans d'autres régions). En outre, à Riga (Lettonie), un prêtre ami de la Fraternité assure des célébrations de rite oriental.
Le nombre de fidèles en Lituanie n'est pas élevée, mais la Fraternité place manifestement aussi des espoirs dans des sympathisants favorables à l'usage du rite tridentin. La forte piété mariale qui existe en Lituanie paraît en outre de bon augure aux prêtres chargés de ce pays. En décembre 2002, l'abbé Jacqmin disait être en contact avec une vingtaine de prêtres "très intéressés par la Fraternité", dont certains envisageant de devenir membres. En janvier 2003, il recensait 8 jeunes gens intéressés par une entrée dans les séminaires de la Fraternité. Mais ces vocations sont tout d'abord testées par un séjour dans le prieuré de Varsovie.
En Russie, la Fraternité a "des possibilités réelles [...] en ce moment", estime l'abbé Jacqmin, qui espère évidemment la conversion de ce pays au catholicisme romain, "pas au modernisme mais à la Tradition de l'Eglise". D'une part, les orthodoxes russes ne sont pas fâchés - dans la situation actuelle de tensions avec l'Eglise romaine -de voir un groupe qui semble "mettre le trouble dans l'Eglise catholique en [s']opposant au pape". D'autre part, craignant l'attrait de communautés uniates pour des raisons de proximité liturgique ("seul le rite uniate est capable d'attirer l'âme russe"), les orthodoxes russes ne sont pas fâchés de favoriser une communauté anti-oecuméniste et de rite latin. Telle est, en tout cas, l'analyse personnelle de l'abbé Jacqmin.
Comme on le constate, il ne s'agit pas de nombres de fidèles très importants, mais il nous a semblé intéressant de mentionner de ces développements, car ils illustrent l'extension du mouvement vers des zones où il n'avait jamais été présent autrefois: une note publiée dans les pages de Religioscope en juin 2002 y avait déjà fait allusion à propos de l'implantation de la Fraternité Saint-Pie X en Scandinavie. Sa présence dans des pays africains ou asiatiques mériterait également l'attention. (JFM)