Depuis des années, d'abord par fax, puis par e-mail, des bandes d'escrocs parties du Nigéria tentent de tirer profit de la naïveté ou de l'appât du gain de correspondants. Nombre d'entre nous reçoivent régulièrement dans leur courrier électronique des messages promettant des gains mirifiques en échange d'une simple coopération et d'un numéro de compte en banque pour transférer la grosse somme qui, nous assure notre correspondant inconnu dans sa communication "confidentielle", dort quelque part en attendant d'être partagée avec nous.
Au fil des ans, de nombreuses variantes ont fleuri. Certains courriers disent provenir de l'Afrique du Sud, d'autres émaneraient d'un membre de la famille du défunt maréchal zaïrois Mobutu… l'imagination des escrocs est sans limite et, sur le nombre de correspondants touchés, ils finissent apparemment par trouver année par année des "pigeons" qui ne reçoivent évidemment jamais un seul centime, mais se retrouvent au contraire dépouillés de leurs économies.
Aux Etats-Unis – et peut-être ailleurs aussi – les escrocs nigérians ont trouvé une niche intéressante et "spécialisée": les communautés religieuses chrétiennes, révèle Christianity Today (9 décembre 2002). Le courrier est supposé venir d'un officier nigérian à la retraite, qui explique s'être converti de l'islam au christianisme. Avant sa conversion, l'officier dit avoir réussi à détourner 45 millions de dollars des caisses gouvernementales. Depuis sa conversion, il s'est repenti et souhaite… rendre l'argent? non, mais en faire bénéficier le ministère de son correspondant, après en avoir reçu l'instruction par révélation divine!
L'imagination des escrocs nigérians est décidément sans limites, et la crédulité humaine apparemment aussi: sans doute verrons-nous apparaître quelques autres variantes "religieuses" de cette escroquerie. Pour l'instant, l'article de Christianity Today ne fournit aucun exemple d'Eglise chrétienne américaine qui aurait succombé aux sirènes nigérianes. En revanche, la réputation d'organisations chrétiennes nigérianes honorables en subirait le contrecoup (JFM)
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