Le nombre de juifs français qui immigrent en Israël va probablement plus que doubler en 2002. Le sentiment de la montée d'un antisémitisme et les préoccupations par rapport à l'insécurité semblent jouer un rôle majeur dans ces décisions de changer de pays.
Religioscope - 26 août 2002 - Au cours des cinq dernières années, mille juifs français en moyenne avaient annuellement immigré en Israël. En 2002, on s'attend à ce que le nombre total atteigne 2.500, en dépit des troubles qui affectent Israël. Le Jerusalem Report, magazine israélien réputé, y consacre un article dans son dernier numéro (26 août 2002), sous la plume de Nicholas Simon.
Ainsi, de la seule banlieue de Sarcelles (au nord de Paris), où vivent 10.000 juifs, 50 familles vont cet été faire leur aliyah en Israël et s'installeront à Ashdod, où vivent déjà des francophones.
90% des nouveaux immigrants appartiennent à des familles juives originaires de l'Afrique du Nord. Pour un nombre important, la décision de partir en Israël a mûri en parallèle avec un renouveau de pratique religieuse. 15% environ choisiraient de s'installer dans les colonies de peuplement de la Judée, de la Samarie et de Gaza (c'est-à-dire dans les territoires passés sous contrôle israélien après 1967).
Selon les confidences recueillies par Nicholas Simon, les actes antisémites qui ont suivi les développements au Proche-Orient (dont des incendies ou tentatives d'incendie contre des synagogues) auraient joué un rôle important dans les décisions des immigrants. Plusieurs disent ne plus se sentir à l'aise en portant leur kippah en public, malgré la décrue des incidents depuis quelque temps déjà.
Mais un autre élément qui paraît jouer un rôle au moins aussi important est le sentiment d'insécurité, lié notamment aux actes de délinquance commis par des groupes de jeunes immigrés. Certains disent attendre encore de voir si le nouveau gouvernement français parviendra à améliorer la situation, avant de décider ou non de quitter la France.