La décision des autorités moldaves de reconnaître administrativement l'Eglise de Bessarabie - qui se trouve dans la juridiction du Patriarcat de Roumanie - cause une vive irritation du côté du Patriarcat de Moscou. Le Métropolite Cyrille de Smolensk et Kaliningrad, responsable du Département des affaires extérieures du Patriarcat, a condamné cette décision lors d'une conférence de presse à Chisinau le dimanche 18 août.
Sur la reconnaissance de l'Eglise de Bessarabie, voir nos articles du 15 avril 2002 (origines et développements de l'affaire)et du 2 août 2002 (reconnaissance officielle).
Religioscope - 21 août 2002 - "Il y a un plan pour un schisme, et celui-ci a été importé de Roumanie", a déclaré le Métropolite Cyrille, dont les propos ont été rapportés par l'agence moldave BASA-press (19 août 2002). "Un diocèse ne peut apparaître sur le territoire d'un autre diocèse que si les Eglises qui contrôlent ce diocèse ne se reconnaissent pas mutuellement."
Le Métropolite ne voit donc aucune raison pouvant justifier en Moldavie la création d'une Eglise parallèle sous juridiction roumaine, à côté de l'Eglise orthodoxe moldave liée au Patriarcat de Moscou (à laquelle continuent d'appartenir la majorité des orthodoxes en Moldavie).
Toujours selon le compte rendu de BASA-press, le Métropolite considère l'Eglise de Bessarabie comme une initiative poursuivant avant tout des objectifs politiques. Il s'inquiète du "très grave précédent" qu'aurait créé la décision du gouvernement moldave - à la suite, rappelons-le, d'un jugement de la Cour européenne des droits de l'homme.
Le Métrpolite Cyrille se serait également plaint du manque de réaction du Patriarcat de Bucarest à des demandes répétées de dialogue qu'il lui aurait adressées. Il a ajouté ne pas désespérer cependant de voir un "dialogue fraternel" s'ouvrir avec l'Eglise de Roumanie pour résoudre la question. En attendant, il demande au clergé et aux fidèles de se tenir à l'écart de l'Eglise de Bessarabie.