Cette analyse a été rédigée en 2002 par Barbara Ferrari, jeune chercheuse du canton du Tessin (Suisse), est étudiante en littérature italienne et en science comparée des religions à l'Université de Fribourg. Une première version de cette recherche a été présentée le 25 mai 2002 dans le cadre du séminaire "Religion et Internet" de l'Université de Fribourg (Science comparée des religions).
Cette étude est également accessible au format PDF (14 pages, 326 Ko) en cliquant ici.
[Nombre de liens contenus dans ce texte remontent à 2002 et ne sont plus actifs aujourd'hui. Les hyperliens ont donc été désactivés, mais demeurent lisibles et accessibles le cas échéant; ils restent actifs dans la version PDF du texte - 26.08.2016]
1. Introduction
La rapide ascension d’Internet au cours de ces dernières années [1] a contribué à donner à cet outil un rôle qui va bien au-delà de la simple communication : le réseau est devenu un véritable espace d’échange qui relie le monde entier en créant tout naturellement des liens virtuels qui s’appliquent à tous les domaines. Chacun peut à sa guise passer de l’état d’acteur à celui de spectateur, rentrer dans des discussions, en créer d’autres… Cette interactivité ouvre la voie à une libéralisation des publications : tout le monde a sa place sur le web, tout le monde peut dévoiler ses pensées, ses croyances sur l’ « écran sans frontières ». En même temps, il devient presque nécessaire de faire partie du cyberespace si l’on veut faire entendre sa voix (ou sa voie) : le message Internet devient une prérogative du message tout court.
Ainsi, lorsqu’on tape « religion catholique » sur le moteur de recherche Google [2], celui-ci nous offre un choix de 9’900 sites. Cette constatation, pour le moins surprenante, de la massive présence du message chrétien sur le web, nous incite à nous interroger sur les motivations de leurs auteurs. Pour ce faire, nous commencerons par observer les modalités de la communication sur Internet dans une optique linguistique, bien sûr, mais aussi religieuse, en vue de déterminer les applications qui en découlent.
Le champ de recherche sera limité au triangle complémentaire de l’évangélisation, des paroisses et des mouvements concurrents ou antagonistes à l’Eglise catholique. Parallèlement, nous nous pencherons sur certaines pages produites par des milieux évangéliques en vue d'identifier des stratégies communicatives susceptibles d'influencer l’ensemble des sites chrétiens.
L’observation de sites faisant partie de ces catégories suivra une double approche : le souci d’individuation d’une pseudo-frontière séparant le sacré du profane s’ajoutera à une analyse graphique et linguistique de l’hypertexte.
2. Le message Internet
Dans le document L’Eglise et Internet du 22 février 2002[3] , le Vatican exprime la nécessité d’une présence sur le web en élaborant un discours qui laisse entrevoir une sorte de volonté de renouveau de l’Eglise. En effet, la possibilité d’atteindre un « auditoire » jeune apparaît comme un atout de taille, surtout grâce aux nouvelles modalités de dialogue :
« il ne s’agit plus d’une communication à sens unique, du haut vers le bas, du passé »[4] .
La technologie bouge, et l’Eglise catholique romaine suit le mouvement avec détermination :
« Il est également important qu’à tous les niveaux de l’Eglise, Internet soit utilisé de façon créative pour répondre aux propres responsabilités et accomplir l’œuvre de l’Eglise. Rester timidement en arrière de peur de la technologie ou pour d’autres raisons n’est pas acceptable […]. »[5]
En même temps, elle reste très prudente ; les recommandations sur le bon usage d’Internet ne manquent pas, en particulier en ce qui concerne l’importance d’ « émettre des jugements judicieux, selon des critères moraux solides »[6] sur les nombreux sites proposés. En d’autres termes, Internet est présenté comme un outil qui nécessite une vigilance toute particulière en raison de son double usage ; dans cette optique, l’utilisateur assume un rôle central et seul son bon sens pourra mettre des limites dans l’espace illimité du Net.
La question qui se pose est de savoir s’il est vraiment possible de délimiter un domaine qui, par définition, se veut totalement libre et sans frontières.
2.1. Le sacré et le profane
Dans son ouvrage Le sacré et le profane [7], Mircea Eliade se penche sur la problématique de l’espace et de sa connotation sacrée. Il affirme que « pour l’ homme religieux, l’espace n’est pas homogène » [8], puisqu’il présente toujours un Centre, un point fixe qui peut être représenté par un temple, une église ou par toute sorte de lieux consacrés [9]. Ainsi, il existe une référence spatiale qui définit la frontière entre le sacré et le profane, entre le cosmos et le chaos [10]. En partant de cet axiome, nous pouvons essayer d’observer le cyberespace religieux selon les préceptes eliadiens, pour constater que l’espace virtuel ne donne aucun point de référence. L’internaute peut naviguer librement d’un site à l’autre, en laissant sa souris dériver vers des contrées où l’information échappe aux frontières rassurantes qui séparent le sacré du profane. Le Vatican, bien conscient de ce problème, écrit :
« il est pour le moins déroutant de ne pas pouvoir faire la distinction entre des interprétations doctrinales excentriques, des pratiques de piété particulières, des plaidoyers idéologiques affichant un label ‘catholique’, et les positions authentiques de l’Eglise. » [11]
Ce souci de différenciation est à la base de la création de plusieurs grands annuaires catholiques qui semblent vouloir remplir la fonction de ce Centre dont Eliade parle. Des portails tels que catholiens.org, cathonet.org, cath.ch ou encore christicity.com [12] offrent aux internautes la possibilité de surfer à l’intérieur d’un domaine contrôlé.
Cette tentative de délimitation du territoire sacré va nous permettre d’observer le phénomène linguistique qui ressort à l’analyse de certains sites.
2.2. La communication
Tout en restant dans les limites virtuelles des moteurs de recherche catholiques, il est possible d’observer les différentes modalités de communication qui apparaissent dans l’ « Internet religieux ».
Les moyens technologiques liés à Internet nous ont fait passer du monde de papier aristotélique au monde de l’hypertexte virtuel ; ce changement est bien sûr accompagné d’un changement du langage, qui rentre dans une nouvelle dynamique de communication.
Jean Lohisse [13] affirme qu’il existe un langage informatique, qui se doit d’être exact pour répondre aux nouvelles exigences [14]. Le langage poétique humain, riche en images et en symboles, laisse ainsi la place au dialogue objectif qu’est celui qui s’instaure entre l’homme et la machine [15]. Aussi, les modalités de communication changent-elles de perspective : si nous considérons le schéma narratif des fonctions linguistiques de Jackobson [16], ce changement apparaît plus clair :
DESTINATEUR
|
--->
|
MESSAGE
|
--->
|
DESTINATAIRE
|
l
V |
l |
I
V |
||
Fonction émotive | - contexte : fonction référentielle - code : fonction métalinguistique - contact : fonction phatique |
Fonction conative | ||
1) Donnée par la connaissance de l'auteur (sa vie, ses œuvres précédentes etc.). Le destinateur s'adresse à un destinataire-type. 2) L'auteur de l'hypertexte est souvent inconnu et la fonction émotive est ainsi laissée de côté. |
1) La fonction référentielle offre au lecteur la possibilité d'insérer le message dans une réalité. La fonction métalinguistique donne le ton au message : le style utilisé par l'émetteur insère le texte dans une logique narrative. La fonction phatique établit et maintient une liaison en vue d'attirer l'attention du destinataire. 2) Le contexte de l'hypertexte peut être faussé par les liens qui emmènent le lecteur dans des sites souvent très différents les uns des autres : la fonction référentielle perd ainsi de l'importance. En même temps, on assiste à la naissance de nouveaux codes qui tendent à l'homogénéisation de la langue. Dans un tel cadre, la fonction phatique est d'autant plus importante : l'attention du destinataire doit être retenue, puisqu'il peut s'éloigner du message d'un simple clic. |
1) Sur la base des fonctions précédentes, le destinataire interprète le message.
|
3. Applications virtuelles
Dans un cadre religieux, cette communication objective marquée par l’homogénéisation du langage opère un changement sur le contexte. En effet, la technologie d’Internet permet aux pages chrétiennes d’offrir une image plus dynamique que celle que l’on a l’habitude de voir sur papier. L’hypertexte, nous l’avons dit, amoindrit considérablement les frontières, et plus particulièrement celles qui séparent le sacré du profane : ainsi, le langage informatique remplace bien souvent le langage religieux, tout en gardant un contexte catholique. En d’autres termes, le code ne correspond pas toujours au contexte, c’est pourquoi le destinataire qui, rappelons-le, ne connaît pas toujours le destinateur, peut difficilement faire agir sa fonction conative.
3.1. L’exemple de l’évangélisation online
Cette situation est bien sûr propice au foisonnement de sites relatif à une nouvelle spiritualité, mais les nouveaux mouvements religieux ne sont pas les seuls à utiliser le cyberespace et ses nombreuses possibilités linguistiques et graphiques pour attirer des internautes en quête de spiritualités. À travers quelques exemples de pages évangéliques, nous allons pouvoir observer certaines facettes de la communication religieuse moderne dont le dynamisme peut stimuler aussi les sites catholiques.
Le site évangélique américain gospelcom.net a élaboré un guide pour le online evangelism [18], où l’on retrouve toutes sortes de conseils pour annoncer efficacement la parole sur le net. Ces pages sont surprenantes de par la stratégie de base qui les caractérise :
« 99% [of the Christian websites] have been written with only a Christian in mind. Of course, some non-Christian will visit them too. […] But most will not. […] So we often find that we are only touching the people who may have a Christian background or interest. We reach the ‘once-churched’, but we do not touch the ‘never-churched’. » [19]
Le message religieux s’adresse clairement à un destinataire non-religieux ; pour reprendre les termes d’Eliade, l’internaute est amené vers un espace sacré, qui utilise toutefois un langage qui relève du profane. Il est donc normal que le site insiste sur l’importance d’éviter l’utilisation d’un jargon chrétien [20]: l’homogénéisation de la langue et l’abolition de termes techniques permettent de toucher un public plus vaste. Ainsi, gospel.com offre un lien vers la page Unlearning the lingo du site onmission.com [21], qui explique :
« Many of the words we use to share our faith may be meaningless, too churchy or clichéd to the people we are attempting to reach. » [22]
Il propose ensuite une liste de possibilités de substitution qui permettent de remplacer certains mots jugés « too churchy » tels que preach, qui devient talk about, ou encoreconfess, qui devient admit [23].
En poursuivant la lecture du guide de gospelcom.net, on s’aperçoit rapidement que le code n’est pas le seul élément qui nécessite des adaptations pour l’évangélisation online. Le contexte doit lui aussi répondre à certaines exigences du destinataire, dont les intérêts sont souvent peu liés à la religion. Pour cette raison, le guide conseille de transporter le message religieux dans un contexte qui, à priori, fait partie de ce que nous avons appelé « l’espace profane ». Un bon exemple, qui est d’ailleurs cité dans le site, nous est illustré par hollywoodjesus.com [24], où les cinéphiles peuvent se délecter avec les bandes annonce des derniers films parus, tandis que les plus curieux pourront découvrir l’allégorie de la vie du Christ qui se cache derrière le film Superman [25].
Il est intéressant de remarquer que ce genre de sites utilisent habilement les ressources offertes par Internet : le graphisme des pages est souvent très créatif et jeune, tandis que les nombreux liens donnent cette liberté de mouvement tant appréciée par les internautes. À ce propos, la variante française du guide d’évangélisation online conseille fortement de miser sur le grand avantage que les « links » représentent. Dans le chapitre intituléComment attirer du monde sur votre site ? [26], l’auteur écrit :
« Je ne crois pas qu’il y ait un sujet sur lequel vous ne pourriez pas écrire une petite page web et au travers de laquelle vous pourriez mettre en avant certaines parties de l’évangile. C’est la clé principale pour utiliser Internet pour l’évangélisation. Elle est sous-exploitée ! » [27]
« Ce type de pages ne demande pas de lien depuis votre index principal, ils sont là uniquement pour attirer du monde ! » [28]
Paradoxalement, la création d’un lien représentant un pont qui relie le (site) profane au (site) sacré nécessite la création de nouvelles frontières pour ne pas mélanger ce qui est destiné aux chrétiens et ce qui veut attirer les non-chrétiens :
« Si un site est destiné à des chrétiens pour leur parler de votre ministère, mission ou église, c’est bien. Mais si vous voulez évangéliser, gardez séparément ce site. […] Si les non-chrétiens trouvent facilement vos pages qui parlent aux chrétiens ‘d’atteindre les gens qui ne sont pas sauvés’ ou ‘d’évangélisation’. Cela pourrait plutôt ‘vendre la mèche’, les offenser ou les inciter à quitter votre site. » [29]
Il est intéressant de remarquer que la stratégie de communication de ce genre de sites correspond tout à fait aux préceptes de l’ancienne rhétorique [30]: ainsi, le modus scribendi des évangélisateurs d’Internet met en avant une preuve logique, donnée par l’art de convaincre et liée au langage, une preuve pathétique, c’est à dire un appel aux sentiments de l’internaute à travers des témoignages, et enfin une preuve éthique, qui découle de l’autorité religieuse directe de l’Evangile ou indirecte du curateur du site.
À côté de ce procédé séculaire, nous retrouvons le rôle de l’iconographie, qui assume un importance considérable dans l’ « art de convaincre ». Dans le monde en mouvement qu’est celui d’Internet, le langage des images devient une ressource fondamentale pour attirer l’internaute : l’hypertexte, nous l’avons vu, a créé son propre langage simple et rapide, qui laisse en plus une grande place au graphisme. Contrairement à la page écrite, le site permet à son visiteur de se faire une idée (ou du moins une impression) rapide du contenu de la page, c’est pourquoi un graphisme « accrocheur » devient déterminant. Ce procédé s’adresse bien souvent aux jeunes, qui semblent être les cibles d’une sorte d’imagerie publicitaire dans le domaine religieux : les pages qui leurs sont adressées font preuve d’une imagination débordante de technologie, qui ne va pas sans rappeler les mouvements « techno » ou « rap » qui sont en vogue aujourd’hui.
Je ne citerai qu’un exemple, qui me semble très parlant : il s’agit du très beau site autrichien fischweb.at [31], destiné à la « christlische Jugend ». En arrivant sur la page d’accueil, on a l’impression de pénétrer dans le milieu nocturne des « raves » ou autres manifestations liées à l’ère techno ; le langage mi-allemand mi-anglais et le graphisme de style graffiti confirment d’ailleurs cette sensation, tout en nous offrant le programme de la get-connected praise night ou de la christmas-rock night [32]. Il n’y a pas de doute, cette page est un exemple parfait de l’abolition des frontières entre le sacré et le profane, qui passe obligatoirement par une homogénéisation de la langue et par une approche iconographique moderne.
Le site français levangelisation.com [33], qui se veut « une ressource pour l"évangélisation dans la francophonie », offre une variante intéressante au guide de gospelcom.net, puisqu’il associe les conseils pour atteindre les gens dans la rue comme sur le net. Dans les deux cas, sa stratégie se base sur l’interactivité et sur le dynamisme. En effet, si de nombreux outils sont proposés pour « gagner son quartier » à travers notamment des sketches et des slogans [34], la présence sur le web est aussi ressentie comme une nécessité. Ainsi, l’évangélisateur est invité à se servir des moyens à disposition, qui permettent de donner au message chrétien un habit plein de créativité. Encore une fois, cette technique mise beaucoup sur l’impact de l’image, c’est pourquoi levangelisation.com a crée toute une série de cartes postales virtuelles [35] à l’intérieur desquelles le destinataire devient le sujet d’une « discussion théologique » avec la carte elle-même[36]. Cependant, dans ce cas l’interaction n’est que superficielle, puisque les réponses données par la missive sont invariables... Quoi qu’il en soit, ces cartes ont tout de même un effet « percutant », à travers le mélange graphique et sonore efficace qui apparaît à l’écran dès leur ouverture.
3.2. Entre virtualité et réalité
Les sites relatifs à l’évangélisation ont mis l’accent sur l’importance d’attirer le plus grand nombres de personnes en se servant des ressources que le web offre aujourd’hui à leur mission. Ainsi, de nombreux sites, tels que thekristo.com [37], ont été crées dans un but visuel plus que contextuel pour instaurer une approche plus dynamique et moderne du message religieux. À ce propos, le Pape affirme :
« Internet può offrire magnifiche opportunità di evangelizzazione […]. Soprattutto, offrendo informazioni e suscitando interesse, esso rende possibile un primo incontro con il messaggio cristiano, in particolare ai giovani che sempre più ricorrono al ciberspazio quale finestra sul mondo. » [38]
Ce cyberesapace, terrain privilégié pour la rencontre de jeunes en quête de croyances, ne peut cependant pas remplacer le monde réel dans lequel se situe l’Eglise [39]. Nous remarquerons que, s’il est relativement facile de faire passer un message chrétien sur le net, il est toutefois plus difficile de transformer cette spiritualité virtuelle en une foi concrète. En effet, Internet évolue dans le monde de l’anonymat et de la rapidité, deux composantes qui s’accordent mal avec la vie réelle d’une communauté religieuse. L’émergence de certains sites tels que portstnicolas [40] ou les paroisses de Treillères et Grandchamp [41] illustre bien la volonté de réunir le fossé qui sépare le virtuel du réel. Dans les deux cas, pourtant, il s’agit plutôt d’intégrer des éléments concrets dans le cyberespace, et non le contraire : si le Port Saint Nicolas utilise une métaphore de la navigation en construisant un espace religieux de type « portuaire », les paroisses de Treillères et Granchamp assimilent quant à elles les internautes en visite à des voyageurs s’arrêtant à une halte spirituelle avant de continuer la route vers d’autre sites. La religion s’adapte, encore une fois, à la technologie : c’est ce que nous démontre aussi la page de Treillères et Granchamp dédiée à L’Internet dans l’Evangile [42], où sont cités les passages de l’Evangile qui traitent du « filet » (c’est à dire le net en français).
Certes, ces sites peuvent être considérés avec humour ; cependant, ils soulignent un point fondamental : si la religion chrétienne n’a eu aucun mal à s’adapter au cyberespace et à se donner une image plus créative que celle qu’on lui prêtait auparavant, elle se trouve maintenant face à la difficulté de concrétiser son message en conduisant de nouvelles personnes vers des communautés bien réelles.
Alors, Internet offre-t-il vraiment de grandes possibilités d’évangélisation ? Le web est un grand marché des croyances où l’offre dépasse largement la demande ; la religion chrétienne, malgré le grand nombre de sites qu’elle compte, n’est qu’un « produit » parmi d’autres. Il peut paraître choquant de parler en ces termes d’une religion, mais les faits sont là : les stratégies d’évangélisation conseillées par les guides d’évangélisation onlinecorrespondent tout à fait à celles utilisées par d’autres sites qui ne font pas partie du domaine sacré mais qui ont tout de même quelque chose à offrir. Les conseils linguistiques dont nous avons parlé plus haut correspondent aux nouvelles coutumes communicatives d’Internet et sont utilisés par tout types de sites : le « web writing » est devenu un langage universel, que tout site se doit d’utiliser s’il veut faire passer un quelconque message [43].
3.3. L’exemple des sites paroissiaux
L’utilisation de la technologie Internet dans le domaine chrétien semble subir une évolution à deux vitesses. Les sites évangéliques, nous l’avons vu, s’adaptent à la culture environnante pour attirer les internautes dans leur net (ou dans leurs filets), mais la grande toile accueille aussi des sites dont l’intention est bien plus informative que divulgatrice. Bien sûr, gospelcom.net offre ses conseils aussi dans le domaine paroissial, en précisant :
« There must be no sense that ‘this site is a private noticeboard just for church members’. There can be fun, humor, self-deprecation and informality. » [44]
Ceci pour la théorie ; en ce qui concerne la pratique, la plupart des sites paroissiaux qui sont répertoriés par les moteurs de recherche catholiques semblent préférer rester dans le domaine du traditionnel [45].
Prenons l’exemple du site de la paroisse Saint-Pierre, à Fribourg [46] : en arrivant sur la page principale, l’internaute se trouve face à un graphisme dynamique, mais qui reste tout de même très « conventionnel », tout comme les pages suivantes, qui sont pour la plus grande partie destinées à l’information des paroissiens. Etienne Pillonnel [47], l’assistant pastoral qui s’est occupé de la création de stpierre.ch en collaboration avec un jeune de la paroisse, explique que les choix graphiques du site répondent à une volonté de donner une image nouvelle et jeune de la paroisse. Le résultat paraît confirmer cette intention, puisque les couleurs claires et les nombreuses photos qui côtoient les informations générales donnent aux pages une image accueillante et attrayante.
Cependant, cela ne semble pas suffire : « il y a beaucoup de personnes âgées ou de gens qui n’utilisent pas Internet et qui préfèrent donc avoir l’information sur papier, c’est pourquoi la communication marche mal. ». Face à cette réalité, Etienne Pillonnel et son jeune collaborateur ont préféré utiliser le site pour transmettre des information qu’il n’est pas possible de trouver sur papier, comme par exemple les homélies du dimanche. La possibilité de créer un forum de discussion a aussi été envisagée, mais l’assistant pastoral étant obligé de constater qu’ « il n’y a pas de retour, ce qui fait qu’on ne ressent pas l’urgence d’une telle démarche », le projet n’a pas abouti.
Le problème qui se pose semble être l’intérêt des internautes. Les stratégies d’évangélisation observées plus haut nous ont démontré l’importance du contexte. En effet, le jeune utilisateur d’Internet ne part pas forcément à la recherche de sites à caractère religieux : la modernisation de l’image de la paroisse, ou de l’Eglise en général, ne suffit pas à attirer des visiteurs. Ainsi, souvent les sites paroissiaux se limitent-ils à une fonction de bulletin online, où le grand atout de l’interactivité est forcément mis de côté.
3.4. L’information en évolution
Malgré les difficultés de communication auxquelles ils doivent faire face, les sites paroissiaux transmettent eux aussi les information en « langage Internet » et développent ainsi des pages claires et rapides à lire, qui présentent souvent de nombreux liens vers d’autres pages. Stpierre.ch n’échappe bien entendu pas à cette tendance qui privilégie l’image au texte, la liberté de mouvement à la sédentarité de la page imprimée. Les informations du bulletin paroissial trouvent donc une chorographie propre, tout en suivant l’air du temps Internet.
Cette évolution n’est pourtant qu’une phase d’un devenir continuel qui suit les modalités de la communication. En effet, le passage du texte à l’hypertexte a été précédé de changements graphiques et linguistiques à l’intérieur même des bulletins sur papier; au fil des années, ils ont subi des modifications visant à amoindrir la densité du texte et à rendre leur aspect visuel moins statique. Il est donc normal que cette transformation progressive culmine dans l’actualité du site Internet, où le dynamisme est bien entendu plus facile à adopter.
Cette évolution confirme la nécessité d’une information à la fois utile à lire et agréable à regarder : il s’agit d’une sorte de loi du marché, dictée, entre autres, par la publicité, à laquelle les site catholiques ne se soustraient pas.
4. Modus vivendi et modus scribendi
L’avènement d’Internet a changé notre façon de communiquer et il influence désormais notre façon de vivre. Jean Lohisse affirme que « la vitesse de l’information a mis à mal la lenteur nécessaire à la communication » [48]; il est indéniable que la rapidité à laquelle le cyberespace nous habitue se répercute sur la vie courante, et plus particulièrement sur la spiritualité.
Pourtant, cette rapidité semble être en opposition avec la méditation nécessaire à un complet épanouissement spirituel. Les craintes du Vatican à ce propos
« De plus, Internet redéfinit de façon radicale le rapport psychologique d’une personne au temps et à l’espace. […] l’encouragement à approfondir la pensée et la réflexion peuvent manquer. » [49]
sont corroborées par Etienne Pillonnel. En effet, les leçons de catéchisme qu’il donne au sein de la paroisse lui ont démontré qu’il est difficile d’inviter à la réflexion les jeunes (qui se plaignent par ailleurs de l’excessive longueur de la Messe) ; selon l’assistant pastoral, « il faut trouver des solutions, suivre la société ».
La religion catholique doit-elle adopter une politique de la modernisation ? Nous avons pu observer deux tendances différentes : d’une part, les sites d’évangélisation qui proposent une approche ultra-moderne et d’autre part les sites paroissiaux qui restent dans un domaine relativement traditionnel. Face à ces réalités, le Vatican présente une position modérée et incite à « utiliser de manière raisonnable les méthodes modernes » 50]: ce sont là des limites nuancées, mais qui confirment néanmoins l’importance du contact direct avec l’autre.
5. Aux frontières du sacré
Si la pseudo-frontière entre le sacré et le profane posée par les annuaires catholiques peut se révéler utile pour des croyants à la recherche d’informations, il n’empêche que le net reste un espace libre, où tout le monde peut s’exprimer. D’un point de vue religieux, cette liberté présente deux aspects fondamentaux : d’un côté, elle permet à toutes sortes de croyances parallèles de se faire entendre, et de l’autre elle peut créer une dimension blasphématoire.
Il est évident que le Vatican n’approuve aucune de ces applications de la foi catholique, mais en l’absence d’une frontière physique, il incombe à l’internaute de poser une limite individuelle et parfois ce choix peut s’avérer difficile. Prenons l’exemple des Jesus Freaks ; Markus Eisele les définit comme « eine Freikirche, die in der Subkultur missioniert » [51]. Dans leur homepage, ils expriment leur point de vue sur la religion chrétienne telle qu’ils l’envisagent :
« Ja, wir sind der Überzeugung, dass trotz Papst, Hexenverbrennung, geldscheffelnden TV-Predigern und klerikalen Langweilern hintern der Sache mit Jesus etwas Wahres und sehr Phantastisches steht. » [52]
Certes, c’est une position pour le moins extrême, mais le grand succès qu’ils rencontrent, notamment en Allemagne [53], démontre que leur message « rebelle » face au clergé rencontre un intérêt considérable. Ce phénomène est tout à fait compréhensible, si l’on considère le fait que beaucoup de jeunes sont à la recherche de moyens différents de vivre la spiritualité chrétienne. Les Jesus Freaks partagent leur foi à travers la musique : ainsi les concerts de musique chrétienne contemporaine, qui arborent des mélodies de styleunderground, metal ou rock, deviennent des lieux de rencontre, de prière et de partage [54].
Cette nouvelle Eglise s’inscrit particulièrement bien dans le panorama d’Internet, ou dans le modus vivendi que l’ère technologique a développé ; en effet, son rejet des structures d'autorité contribue à effacer la perspective « de haut en bas » qui caractérise toute hiérarchie, y compris ecclésiastique. Il en est de même pour la délimitation du sacré et du profane, qui n’a plus lieu d’exister : à la vie comme à l’Internet, les Jesus Freaks se situent en dehors de toute norme :
« Wir denken, dass er [Jesus] sich in besonderem Masse den Kaputten, Fertigen, […], zugewandt hat, denen, die ausserhalb der Wertnormen dieser Gesellschaft liegen. » [55]
Cette nouvelle façon de pratiquer le christianisme illustre le besoin d’accessibilité à la religion qui semble se délinéer parmi les (jeunes) croyants. Cette problématique est liée de près à la question de l’habitude à la rapidité, qui s’oppose à la réflexion prônée par l’Eglise, dont nous avons parlé plus haut ; en effet, dans notre société en mouvement, accessibilité et rapidité deviennent facilement des synonymes.
En outre, si nous comparons l’espace religieux et le cyberespace, force est de constater qu’au delà des différences temporelles qui opposent rapidité et méditation, il existe aussi une dimension personnelle où l’individu rivalise avec une personnalité anonyme. Vitesse et anonymat semblent donc être des qualités qui se doivent de faire partie de notre réalité mais qui ne correspondent pas à la pratiques de certains rituels religieux.
Face à cette situation, en 1994 Greg Garvey décide de créer l’Automatic Confession Machine (ACM), capable de délivrer des absolutions (payantes) par un simple clic. [56] Cette idée, qui a connu un vif succès dans de nombreuses expositions artistiques [57], répond à la constatation d’un possible changement dans la spiritualité :
« Along with potential transformation of religious study, digital technology and especially the on-line services, fosters a new kind of ecumenical encounter in cyberspace. This extended fellowship often exceeds membership of physical churches and is not limitated to Sunday morning services. While at first glance impersonal, these faceless internet encounters facilitate and encourage dialogue between different faith and puts clergy and lay people on equal footing, in effect democratizing religion. » [58]
Le côté provocateur de cette démarche, souligné par l’auteur lui-même dans son commentaire :
« Pay per confession is just the beginning, the Mortal Sin Mutual Fund is next and exclusive offering in selected sin futures on option guarantees an eternal return on the investment. » [59]
Elle a pour but la réflexion sur les limites qui peuvent séparer la religion d’un produit de marché. Bien entendu, ces limites sont toutes tracées, puisque la confession nécessite la présence d’un prêtre. Toutefois, le Net compte quelques sites qui, en suivant le modèle de l’ACM, ont voulu venir en aide aux croyants en quête d’une fast-absolution. L’e-confessional se présente sous différentes formes : exseminarians.com [60] propose une confession laïque ; le principe est simple, puisqu’après avoir lu le Sermon sur la Montagne, le pécheur n’a qu’à réciter une contrition pour se faire pardonner ses péchés.
À côté de cette « confession méditative » il existe d’autres sites beaucoup moins sérieux qui dérivent vers le blasphème, comme nous le prouve le online confessional de dribbleglass.com [61]. Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres, car si la religion catholique se distingue par sa grande présence sur le web, il existe de nombreux opposants qui trouvent eux aussi leur place dans le cyberespace et qui possèdent les moyens techniques pour se faire entendre. L’amoindrissement des frontières entre sacré et profane est encore une fois mis en cause, puisqu’il contribue à la banalisation de la res religiosa, qui devient ainsi une cible privilégiée dans l’anonymat de la grande toile.
6. Conclusion
Les implications communicatives dérivantes de l’utilisation du réseau Internet ont une répercussion énorme sur la société en général et sur la religion en particulier. La tendance à l’homogénéisation du langage que nous avons eu l’occasion d’observer contribue à effacer des frontières morales, sociales ou contextuelles qui sont généralement bien définies dans le monde réel. En outre, le cyberespace évolue dans une dynamique de la rapidité et de l’interactivité qui, semble-t-il, se répercute sur notre comportement aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du net.
Dans ce cadre aux apparences d’une place de marché, la loi de l’offre et de la demande est reine, et les pages des différents sites sont crées essentiellement en vue d’atteindre le plus grand nombre de personnes : l’information, soit-elle fonctionnelle ou spirituelle, s’assimile à un produit de consommation. Face à cette situation, le message chrétien assume une double acception, puisqu’il dépend de la nature de son destinataire.
Les trois catégories de sites sur lesquels nous nous sommes penchés présentent des pages très différentes les unes des autres, surtout en ce qui concerne les moyens techniques qui ont été exploités pour leur création. En effet, il semblerait que les sites évangéliques destinés aux non-chrétiens arborent des graphismes beaucoup plus élaborés que les pages catholiques qui s’adressent aux chrétiens. La raison de cette différence est à chercher dans les motivations qui se cachent derrière la création de ces pages : il est clair que le désir de convaincre (ou de convertir) le visiteur incite à l’élaboration de stratégies communicatives aptes à captiver l’attention.
Ainsi, le message religieux assume des proportions de slogan publicitaire où l’attractivité devient un facteur primordial. Il ne faut pas non plus oublier, en ce qui concerne les sites paroissiaux, que la demande est minime, puisque les fidèles semblent encore préférer le papier à l’Internet ; il faudra donc attendre encore quelques années pour pouvoir mesurer véritablement l’évolution de ce genre de pages.
En définitive, le message chrétien online se présente sous plusieurs facettes. Il est très difficile de définir quelle utilisation d’Internet correspond le mieux à l’esprit de l’Eglise, car quelles que soient les limites posées par la religion, celles-ci doivent désormais se confronter aux non-limites du réseau.
Barbara Ferrari
Notes
[1] http://mappa.mundi.net/maps/maps_011/
[2] http://www.google.ch
[3]http://www.vatican.va/roman_curia/pontifical_councils/pccs/documents/
rc_pc_pccs_doc_20020228_church-internet_fr.html
[4] Ibid.
[5] Ibid.
[6] Ibid.
[7] Eliade, M., Le sacré et le profane, ch. I
[8] ibid., p. 21
[9] ibid., p. 24
[10] Ibid., p. 28
[11] http://www.vatican.va/roman_curia/pontifical_councils/pccs/documents/
rc_pc_pccs_doc_20020228_church-internet_fr.html
[12] http://www.catholiens.org/, http://www.cathonet.org/, http://www.cath.ch/, http://www.christicity.com/
[13] Anthropologue de la communication, professeur à l’Université Catholique de Louvain et professeur invité aux Universités de Fribourg, Laval, Lisbonne, Paris.
[14] Lhoisse, J., La planète numérisée, pp. 22 et 63
[15] Ibid., p. 63
[16] Cf. Martini, A., Introduzione ai metodi, SH 1999 (cours non publié)
[17] 1) texte narratif 2) hypertexte
[18] http://www.gospelcom.net/guide/
[19] Ibid.; trad.: “99% [des sites chrétiens] ont été écrits uniquement avec l’idée d’un visiteur chrétien en tête. Bien entendu, certains non-chrétiens vont aussi les visiter. […] Mais beaucoup ne les visiteront pas […]. Ainsi, souvent nous nous rendons compte que nous sommes en train de toucher seulement des gens qui ont un intérêt ou un passé chrétiens. Nous atteignons les “once-churched” mais nous ne touchons jamais les “never–churched”.”
[20] « We therefore need to avoid Christian jargon », ibid.
[21] http://www.onmission.com/webzine/jul_aug00/unlearning.htm
[22] Ibid.; trad.: “Certains mots que nous utilisons pour partager notre foi peuvent être dénués de sens, être trop liés au langage ecclésiastique ou à des clichés pour les gens que nous essayons d’atteindre.”
[23] Ibid.
[24] http://hollywoodjesus.com/
[25] http://www.hollywoodjesus.com/superman.htm
[26] http://www.evangeliser.net/web/webevan10.php3
[27] Ibid.
[28] Ibid.
[29] http://www.evangeliser.net/web/webevan02.php3
[30] D., Benoit. (dir.), Introduction aux Sciences de l’Information et de la Communication, p. 81
[31] http://www.fischweb.at
[32] Ibid.
[33] http://www.levangelisation.com/
[34] Cf. http://www.levangelisation.com/Outils/outils.htm#Sketches ethttp://www.levangelisation.com/Outils/outils.htm#Slogans
[35] http://www.levangelisation.com/cartes/index.htm
[36] Cf. par exemple la carte Pourquoi l"injustice ? In :http://www.levangelisation.com/cartes/postcards/158962428569.htm
[37] http://www.thekristo.com/flashform.html
[38] “Una chat per gli apostoli”, article In: Giornale del Popolo, 11.5.2002, p.31. Trad.: « Internet peut offrir de magnifiques opportunités d’évangélisation […]. Surtout, en offrant des informations et en créant un intérêt, il rend possible une première rencontre avec le message chrétien, en particulier aux jeunes qui ont toujours plus recours au cyberespace en tant que fenêtre sur le monde. »
[39] « È importante, quindi, che la comunità cristiana escogiti modi molto pratici per aiutare coloro che entrano in contatto per la prima volta attraverso Internet, a passare dal mondo virtuale del cyberspazio al mondo virtuale della comunità cristiana. », ibid. Trad.: « Il est donc important que la communauté chrétienne trouve des moyens très pratiques pour aider ceux qui rentrent en contact pour la première fois à travers Internet, à passer du monde virtuel du cyberespace au monde réel de la communauté chrétienne ».
[40] http://www.portstnicolas.org/index.mv
[41] http://perso.wanadoo.fr/treillechamp/
[42] http://perso.wanadoo.fr/treillechamp/Filet/Filet.html
[43] Cf. les règles du Web writing in : http://inews.tecnet.it/show.asp?f=articoli/2002/04/IN0204_WebWriting.htm [ce lien ne fonctionnait plus en décembre 2002] ou encore la grammaire Internet In: http://www.ucl.ac.uk/internet-grammar/
[44] http://www.gospelcom.net/guide/mypage/church-pages.php. Trad. : « Il n’y a aucun sens à ce que ‘ce site soit un carnet de notes privé, uniquement destiné aux membres de l’église’. Il peut il y avoir du divertissement, de l’humour, de l’auto-dépréciation et de l’informalité. »
[45] Cf. par exemple les 149 sites répertoriés in
http://www.catholiens.org/Classements.asp?RefC=36
[46] http://www.stpierre.ch
[47] Les propos d’Etienne Pillonnel ont été recueillis lors d’une entrevue le 17.04.2002
[48] J. Lohisse, op. cit., p. 73
[49] http://fraternautes.com/html/relationetinternet/papeinternet.htm
[50] « Dobbiamo usare in modo ragionevole i metodi moderni di farci ascoltare. » In :http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/
rc_con_cfaith_doc_20001210_jubilcatechists-ratzinger_it.html
[51] M. Eisele, Internet-Guide Religion, p. 61
[52] http://www.jesusfreaks.de, Trad. : « Oui, nous sommes sûrs que, malgré le Pape, les sorcières mises au bûcher, les avides prédicateurs de la TV et les casse-pieds cléricaux, derrière l'affaire de Jésus il existe quelque chose de vrai et de fantastique. »
[53] Il existe à l’heure actuelle une centaine de groupes en Allemagne (cf.http://www.jesusfreaks.de/de/international/liste.asp ), mais les Jesus Freaks sont présent aussi en Autriche et en Suisse (cf. http://www.jesusfreaks.ch)
[54] Cf. l’article de Jayne Keedle : http://www.hartfordadvocate.com/articles/freaks.html
[55] http://www.jesusfreaks.de/, Trad. : « Nous pensons qu'il [Jésus] s'est tourné vers la masse de ceux qui ont été abîmés par la vie, de ceux qui ont touché le fond [...], de tous ceux qui se trouvent en dehors des normes de valeur de cette société. »
[56] http://www.isea.qc.ca/symposium/archives/isea94/pr405a.html [document plus accessible en septembre 2002] Le site de Greg Garvey et son ACM n’existent plus
[57] Cf. ibid.
[58] Ibid.; trad. : « La transformation potentielle de l'étude religieuse, de la technologie digitale et spécialement des services online donne lieu à un nouveau type d'affrontement œcuménique dans le cyberespace. Cette solidarité étendue excède souvent les membre des églises physiques et n'est pas limitée au service religieux du dimanche matin. Malgré son apparence impersonnelle, cet « Internet sans visage » facilite et encourage le dialogue entre les différentes croyances tout en mettant le clergé et les laïques sur le même plan. Par conséquent, il démocratise la religion .»
[59] Ibid.; trad. : « Payer pour se confesser n'est que le début, le Fonds Mutuel du Péché Mortel est le prochain pas, et l'offre exclusive pour une opération à terme sur l'option d'un déterminé péché garantit un retour éternel de l'investissement. »
[60] http://www.exseminarians.com/Serious/econfessional.htm
[61] http://www.dribbleglass.com/subpages/confession.htm