- Activités de la Vishva Hindu Parishad (VHP) au Sri Lanka
- Accord de paix entre "Tigres" et musulmans du Sri Lanka
- Accord interreligieux entre le Saint-Siège et la Turquie
- Etats-Unis: croissance des baptistes du Sud
- Pays-Bas: vers une fusion de trois Eglises protestantes
- Dévots de Krishna en Ukraine
- Anglicans en Birmanie
- Relations entre Israël et l'AzerbaÏdjan
- Grande-Bretagne: centième anniversaire du judaïsme libéral
- Equateur: politisation des communautés évangéliques
- Mormons et islam
- Saints des derniers jours: le temple de Nauvoo reconstruit
- Corée: religion et passage à la semaine de 40 heures
Son action dans la diaspora hindoue est connue, mais l'on sait moins que la Vishva Hindu Parishad (VHP) étend ses activités de promotion de l'unité hindoue dans les zones tamoules du Sri Lanka. Fondée en 1964, la VHP (Association hindoue universelle) joue un rôle clé dans la dimension religieuse du nationalisme hindou. L'association s'efforce en particulier de créer un front commun de l'hindouisme face aux menaces qui mettraient celui-ci en danger; elle occupe une place centrale dans la controverse autour d'Ayodhya. Un reportage de l'IANS (Indo-Asian News Service), publié dans le Hindustan Times (14 avril 2002) nous révèle que la VHP est maintenant active dans les zones du Nord du Sri Lanka contrôlées par les "Tigres" tamouls (LTTE) et y a établi une douzaine de branches. Un représentant de la VHP, Swami Vigyananand, a d'ailleurs participé (en tant que correspondant d'un périodique de la VHP) à la conférence de presse de Prabhakaran, chef du LTTE, le 10 avril 2002. L'association n'entend pas prendre position par rapport au combat du LTTE, mais il faut noter que cette organisation ne met aucun obstacle au travail de l'association hindoue dans les territoires sous son contrôle - alors même que le LTTE compte dans ses rangs de nombreux chrétiens et jouit du soutien d'une partie du clergé chrétien. L'orientation du LTTE lui-même est cependant séculière. Comme on le sait, la VHP entend lutter contre l'influence chrétienne et musulmane, particulièrement les activités missionnaires dirigées vers des hindous. Elle est également active parmi les populations hindoues d'autres zones du Sri Lanka et ne semble pas y avoir d'objections envers les bouddhistes, note l'auteur de l'article, Narayan Swamy. Reste en revanche à voir quelles seront les conséquences à long terme de l'action de la VHP au sein de la communauté tamoule elle-même, en raison de frictions prévisibles entre hindous et chrétiens.
Toujours au Sri Lanka, après l'article récemment mis en ligne sur Religioscope au sujet des musulmans, un important développement est intervenu: les "Tigres" tamouls et la communauté musulmane ont conclu un accord de paix, a-t-on appris le 13 avril 2002. Cette démarche avait été précédée, le 5 avril, par des excuses présentées par le LTTE tamoul aux musulmans, en reconnaissant que leur expulsion de la péninsule de Jaffna en 1990 avait été une erreur. Cette initiative s'inscrit dans le cadre plus large du processus de paix encouragé par une médiation norvégienne; la communauté musulmane avait eu le sentiment d'être laissée à l'écart. C'est le chef du Congrès musulman du Sri Lanka, Rauf Hakeem qui a personnellement rencontré le chef des Tigres, Velupilla Prabhakaran. Rauf Hakeem occupe également un poste de ministre au sein du gouvernement du Sri Lanka, mais a souligné qu'il avait rencontré le chef des Tigres en tant que président du parti musulman, et non en sa qualité de ministre. L'une des preuves annoncées de la bonne volonté des Tigres sera de renoncer à prélever auprès des musulmans l'"impôt" pour financer leur lutte.
Même si l'événement n'a guère retenu l'attention des médias, il faut signaler ici la signature - le 26 avril 2002 - d'un accord entre le Saint-Siège et le gouvernement de la Turquie en vue de promouvoir le dialogue interreligieux. L'agence de presse catholique Zenit (28 avril 2002) qualifie cette initiative de pas sans précédent. Du côté turc, cette "déclaration d'intention" - puisqu'il semble que ce soit plus exactement de cela qu'il s'agisse - a été signée par Mehmet Nuri Yilmaz, président de la Direction des affaires religieuses de la Turquie. La partie catholique a conscience du caractère un peu étrange d'une telle démarche, qui prend pour interlocuteur un organisme gouvernemental. Mgr Michel Fitzgerald, secrétaire du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, a justifié cette manière de faire en invoquant la nature particulière des relations entre autorités religieuses et autorités gouvernementales dans des pays de tradition musulmane (et même en Turquie, qui prône la laïcité): "Si nous cherchons un partenaire pour le dialogue avec les musulmans en Turquie, ce partenaire officiel doit être un représentant du gouvernement." Des accords existent déjà avec des institutions islamiques de différents pays, mais pas avec une institution gouvernementale, et c'est ce qui fait la particularité de cette démarche. (A noter, parmi les accords récents, celui passé au mois de mars 2002 avec la World Islamic Call Society de Libye.) "Etant donné qu'il n'y a pas d'autorité centrale dans le monde islamique, qu'il n'y a pas l'équivalent du pape, qu'il n'y a pas de hiérarchie, nous nous sentons en quelque sorte obligés d'entamer aussi le dialogue avec les différents pays comme l'Iran, la Turquie, la Libye, l'Egypte, etc.", a précisé Mgr Fitzgerald. L'accord entend promouvoir une meilleure connaissance mutuelle des religions (notamment par l'encouragement de programmes de formation), mais aussi soutenir la liberté de croyance et de conscience.
Pour l'arrière-plan de cette "déclaration d'intention", on trouvera un panorama et une analyse fort bien documentés dans l'article d'Emre Öktem, "Le dialogue islamo-chrétien en Turquie", Islamochristiana (Rome), vol. 26, 2000, pp. 107-131 (une version antérieure, sous un titre légèrement différent, était parue dans les Annales de l'autre Islam en 1999). Le rôle grandissant de la Direction des affaires religieuses y était souligné.
Sur cet organisme, dont l'origine remonte à 1924, on peut lire l'article d'Yvette Benusiglio, "Le nouveau visage de la Direction des affaires religieuses en Turquie", Cahiers d'études sur la Méditerranée orientale et le monde turco-iranien, N° 31, janvier-juin 2001, pp. 281-289.
Aux Etats-Unis, la croissance des baptistes du Sud se poursuit, même si c'est à un rythme plus modeste que l'année précédente (Associated Press, 25 avril 2002): 92.612 nouveaux membres en 2001 (109.000 en 2000). Avec un peu plus de 16 millions de membres, la Southern Baptist Convention reste la plus grande "dénomination" protestante aux Etats-Unis, même si elle a connu récemment des schismes de groupes "modérés", qui estiment trop conservatrice l'orientation doctrinale des dirigeants de la Convention. Les méthodistes unis (plus de 8 millions de membres) viennent en deuxième position dans la statistique religieuse protestante des Etats-Unis. Mais la plus grande religion - et de loin - est l'Eglise catholique romaine, avec plus de 63 millions de membres, rappelle l'Associated Press.
Trois Eglises protestantes des Pays-Bas ont l'intention de fusionner. L'Eglise réformée des Pays-Bas (NHK), les Eglises réformées aux Pays-Bas (GKN) et l'Eglise évangélique luthérienne au Royaume des Pays-Bas entendent constituer une Eglise protestante unique qui compterait 2,7 millions de membres. Elles ont déjà créé une fédération, mais les dirigeants des trois Eglises ont décidé de ne pas laisser le mouvement ralentir et ont dans ce but fixé la date limite de la fusion pour l'année 2004, rapporte l'ENI News Service (Ecumenical News International, 29 avril 2002).
Le dernier numéro du magazine de l'Association internationale pour la conscience de Krishna (AICK), Back to Godhead (mai-juin 2002) , publie un article de Devamrita Swami sur les dévots de Krishna en Ukraine. Les photographies de l'article (disponibles dans la version imprimée, mais pas sur le site Internet) montrent par exemple une longue file de dévots de Krishna défilant dans les rues de Kiev, exactement comme ils le font depuis les années 1960 et 1970 dans les grandes villes occidentales. Selon l'article, il y aurait aujourd'hui 2.500 dévots actifs en Ukraine (pays de 65 millions d'habitants). La plus récente liste complète des centres de l'AICK à travers le monde indique des adresses dans sept villes de l'Ukraine. En Russie, le mouvement a des centres dans vingt villes. Il est également actif dans les pays de l'Asie centrale et du Caucase. Rappelons que, contrairement à beaucoup d'autres mouvements d'origine orientale arrivés dans les années qui ont suivi la chute du communisme, l'AICK avait déjà développé des activités en URSS durant la période soviétique, ce qui avait valu à plusieurs de ses membres d'être condamnés et envoyés dans des camps.
Religioscope a récemment publié un article de Michel Gilquin sur les musulmans en Birmanie (Myanmar). Le numéro 105 (Eastertide 2002) d'Anglican World (magazine officiel de la Communion anglicane) s'intéresse pour sa part aux anglicans et communautés chrétiennes en Birmanie. Les anglicans birmans interrogés par la rédaction d'Anglican World soulignent les difficultés auxquelles il se trouve confrontés. Les publications chrétiennes tirant à plus de 1.000 exemplaires ou destinées à circuler au-delà du cadre ecclésial sont soumises à la censure. Dans ce pays à majorité bouddhiste, les chrétiens ne reçoivent pas toujours la permission d'aller s'installer dans des zones où ne résident pas déjà des communautés chrétiennes. En fait, certaines restrictions semblent avoir été avant tout conçues pour limiter l'action de groupes musulmans, mais se trouvent appliquées aux chrétiens également. L'afflux récent de groupes évangéliques et pentecôtistes - pas toujours associés à des Eglises - a compliqué depuis quelques années les relations entre Eglises ainsi qu'entre les Eglises et le gouvernement.
Les autorités encouragent le bouddhisme comme outil pour l'unité nationale. Le bouddhisme connaît d'ailleurs depuis quelques années un renouveau, qui pose également un défi aux Eglises chrétiennes du pays. Des membres du Conseil des Eglises du Myanmar voudraient développer un dialogue avec le bouddhisme, mais cette démarche se heurte à des oppositions au sein même des Eglises, en raison de craintes que cela ne remette en question les actions d'évangélisation.
L'Eglise anglicane (57.000 membres) a hérité de la période britannique un réseau de 160 églises - mais évite d'utiliser le terme "anglican", en raison de ses associations avec l'époque coloniale. Contrairement à la Convention baptiste du Myanmar (communauté chrétienne la plus nombreuse du pays, avec 1 million de membres), qui n'hésite pas à protester ouvertement contre des injustices, les anglicans ont été plus prudents face à l'engagement politique. Des anglicans ont cependant joué un rôle de médiateurs dans des contacts entre gouvernement et insurrections ethniques.
Adresse: Anglican World, Anglican Communion Office, Partnership House, 157 Waterloo Road, London SE1 8UT, England.
La réalité est plus complexe que les approches parfois simplificatrices selon lesquelles les lignes de faille suivent toujours les divisions entre traditions religieuses: d'autres facteurs pèsent également, et il importe de ne pas l'oublier sur un site qui s'intéresse aux influences religieuses dans le monde contemporain. C'est donc avec intérêt que l'on découvre les bonnes relations entre Israël et l'Azerbaïdjan, pays de tradition musulmane (près de 8 millions d'habitants). Ces relations reposent sur la commune alliance avec la Turquie, mais aussi sur la crainte envers l'Iran et les manifestations de l'islam radical, ainsi qu'une certaine méfiance à l'égard de la Russie, souligne la Jewish Telegraphic Agency (28 avril 2002). Le gouvernement de Bakou espère que le développement de bonnes relations avec Israël (où il avait exprimél'intention d'ouvrir une ambassade) lui permettront également de bénéficier d'une attitude favorable de la part des Etats-Unis. 40.000 juifs environ ont émigré de l'Azerbaïdjan vers Israël, mais il en resterait à peu près 20.000 dans le pays. L'article n'indique pas si et dans quelle mesure les récents développements au Proche-Orient pourraient remettre en cause ces relations.
Le judaïsme libéral célèbre son centième anniversaire en Grande-Bretagne. Un article du rabbin Charles Middleburgh résume son histoire dans l'édition 2002 du Jewish Year Book (London / Portland, Vallentine Mitchell, 2002, pp. XXIV-XXX) - volume à ne pas confondre avec son équivalent américain, l'American Jewish Year Book. L'impression causée sur les esprits de certains juifs anglais par les tendances modernisatrices au sein du judaïsme allemand et américain donna l'impulsion initiale à l'émergence du judaïsme libéral en Grande-Bretagne. Dès 1902 se tinrent (d'abord dans des salles d'hôtel) des services religieux sans ségrégation entre les sexes, avec usage de l'anglais et de la musique instrumentale ainsi qu'avec certaines révisions dans les prières. La première synagogue libérale fut officiellement inaugurée en 1911. Les premières congrégations étaient toutes londoniennes. Il fallut attendre 1928 pour qu'en soit créée une en province, à Liverpool.
En un siècle, le mouvement a connu des évolutions notables. Au début, les juifs libéraux étaient par exemple opposés au sionisme, qui ne paraissait pas compatible avec leur citoyenneté britannique. Mais l'orientation a changé après la 2e guerre mondiale: surtout depuis la Guerre des Six Jours (1967), les juifs libéraux ont embrassé le sionisme, au point que certains font même leur aliyah en Israël. L'hébreu prend à nouveau plus de place dans la pratique liturgique; un plus grand respect pour la tradition s'est affirmé. Le judaïsme libéral reste minoritaire au sein du judaïsme britannique, mais il a exercé une influence sur l'ensemble de celui-ci, notamment en ce qui concerne l'égalité des femmes.
Adresse: Union of Liberal and Progressive Synagogues, 21 Maple St., London, W1T 4BE [nouveau nom depuis 2002: Liberal Judaism - 31.08.2016].
Site: http://www.liberaljudaism.org/
Dans le dernier numéro de la revue internationale de sociologie de la religion Social Compass (49/1, mars 2002), Susana Andrade consacre un article au réveil politique des Indiens protestants de l'Equateur (pp. 13-27). L'action missionnaire de groupes évangéliques conservateurs nord-américains reposait sur de nombreux interdits et sur une stricte séparation entre les choses de Dieu et les choses du monde. L'engagement politique était donc découragé. Cependant, des convertis évangéliques continuèrent à participer à différents mouvements de protestation. A partir de 1967, quand le contrôle et l'administration des églises, des séminaires de formation théologique et des stations de radio passèrent aux mains des Indiens, une réflexion s'amorça et s'autonomisa de plus en plus par rapport à l'influence des missionnaires. Les Indiens évangéliques décidèrent finalement de participer en tant que tels à la vie politique. Depuis 1998, un mouvement intitulé Amauta Jatari a pris part à trois campagnes électorales, ce qui lui a permis de conquérir trois sièges de maires et des postes dans des conseils municipaux. Aujourd'hui, ces évangéliques sont même convaincus d'avoir un rôle important à jouer en vue du changement social et politique du pays. Lors des protestations de masse de février 2001, les évangéliques s'unirent au mouvement indigène le plus représentatif et à d'autres mouvements sociaux. Susana Andrade explique que cela a été le résultat d'un intense et lent travail de "conscientisation" mené par les pasteurs évangéliques eux-mêmes, afin de conduire leurs ouailles à une approche positive de l'action politique. Si cette nouvelle approche est justifiée à usage interne par la Bible, Susana Andrade observe en revanche que les références religieuses sont absentes du discours politique public des évangéliques: il s'agit vraisemblablement d'un choix tactique pour toucher le plus grand nombre possible de gens, dans un pays dont la majorité de la population reste catholique.
Les mormons s'intéressent à l'islam, si l'on en juge par le tout récent numéro (volume 40, N° 4, 2001) des Brigham Young University Studies, journal universitaire interdisciplinaire publié par des chercheurs de l'Eglise de Jésus-Christ des saints des derniers jours. C'est un volume très bien fait de plus de 270 pages, avec des présentations de différents aspects de la foi musulmane par des experts universitaires mormons compétents. Il faut dire qu'il y a en Utah des instituts de recherche qui travaillent sur le monde arabe et le Proche-Orient. Mais au-delà de ces informations, le numéro spécial desBYU Studies sur l'islam peut faire l'objet d'une lecture "entre les lignes", car il révèle peut-être aussi une approche mormone par rapport à l'islam dans le cadre des stratégies mondiales des religions.
Les mormons, rappellent plusieurs contributions, partageaient au départ les préjugés envers l'islam courants dans le monde chrétiens de leur époque. Cependant, comparés très vite à l'islam par leurs adversaires, soumis à de vives critiques eux-mêmes, mais aussi commençant lors d'expéditions missionnaires à entrer directement en contact avec des musulmans, il se trouva assez vite, dès le 19e siècle, des auteurs mormons pour avancer ici et là des évaluations plus nuancées de l'islam. En 1978, une déclaration officielle de la Première Présidence de l'Eglise de Jésus-Christ des saints des derniers jours n'hésita pas à affirmer que Muhammad (ainsi que différents philosophes et réformateurs) avait reçu "une portion de la lumière de Dieu".
Ce numéro très respectueux de la foi musulmane - mais il faut dire que les mormons n'ont jamais craint d'offrir des présentations honnêtes d'autres religions que la leur - retient cependant surtout notre attention par ce qu'il révèle de l'attitude présente de l'Eglise de Jésus-Christ des saints des derniers jours à l'égard du monde musulman, dans le contexte de l'après-11 septembre (même si le numéro était déjà en chantier avant cet événement). Cela mérite d'autant plus d'être noté qu'il y a souvent eu chez les mormons une sympathie pour Israël, attitude que le numéro s'efforce de nuancer, en rappelant différentes prises de position mormones en faveur d'une attitude équilibrée au lieu d'un soutien unilatéral et acritique au projet sioniste. L'article introductif souligne en outre que "l'Eglise a cherché à respecter les lois et traditions islamiques qui interdisent la conversion de musulmans à d'autres fois en adoptant une politique de non prosélytisme dans les pays musulmans du Proche-Orient" (pp. 23-24), même s'il y a des convertis (dans les deux sens, d'ailleurs). Le numéro s'efforce de trouver des points de convergence: par exemple, un article estime que mormons et musulmans partagent beaucoup de points communs (malgré quelques différences) sur la question de l'avortement (pp. 183-197). Sur Jérusalem, l'une des contributions soutient la thèse que le contrôle de la ville ne doit pas être monopolisé par une religion: il faut donc soit un statut international (plan des Nations Unies de 1947), soit une capitale indivise qui soit à la fois celle d'Israël et de la Palestine (p. 132).
Adresse: BYU Studies, 403 CB, P.O. Box 24098, Provo, Utah 84602-4098, U.S.A.
Site: http://byustudies.byu.edu/
Avant de partir vers l'Utah pour fuir l'opposition dont ils étaient l'objet, dans les années 1840, les mormons avaient eu durant plusieurs années pour centre la ville de Nauvoo, dans l'Illinois, et y avait construit un temple, achevé juste avant leur départ et consacré le 1er mai 1846. Ce temple avait brûlé par la suite. Le temple mormon de Nauvoo est aujourd'hui reconstruit et a été inauguré le 1er mai 2002. Il suit aussi précisément que possible la structure du temple d'origine. Il sera ouvert aux visiteurs jusqu'au 22 juin 2002, puis définitivement réservé aux fidèles mormons après sa consécration à la fin du mois de juin. Cette construction est le résultat d'un effort amorcé dès les années 1960.
Les mutations sociales ont des conséquences sur la vie religieuse. C'est ainsi que les responsables des principales Eglises en Corée s'interrogent sur les conséquences du passage à la semaine de travail de 40 heures pour la pratique religieuse, rapporte Eglises d'Asie (1er avril 2002). La semaine de 40 heures est entrée en vigueur au mois d'avril à titre d'essai pour certaines catégories de fonctionnaires. Quant aux employés du secteur public, ils auront la possibilité de prendre congé un samedi sur quatre. Dès le mois de juillet, la durée légale du travail passera à 40 heures, "mettant ainsi fin à la demi-journée de travail que de très nombreux Coréens passent le samedi sur le lieu de leur emploi". Les communautés chrétiennes craignent que la semaine de cinq jours ne diminue la participation aux offices dominicaux, puisqu'elle encouragera les fidèles à partir pour le week-end, ce qu'ils ne pouvaient faire jusqu'à maintenant. Les mouvements protestants conservateurs de Corée s'étaient même opposés à la réduction du temps de travail, rappelant qu'il est écrit dans la Genèse que Dieu a travaillé six jours avant de se reposer le septième. Les bouddhistes, en revanche, sont plutôt favorables à ce changement: les temples bouddhistes étant souvent situés dans la montagne, le temps libre du week-end permettra plus facilement aux fidèles de s'y rendre, espère-t-on.
Ces notes ont été rédigées par Jean-François Mayer.