L'année 2001 restera placée dans l'histoire sous le signe du choc du 11 septembre. Cela a aussi un impact dans le domaine religieux, en raison des motivations apparemment invoquées par les auteurs des attentats. Les religions, facteurs de paix ou de conflit? Avec les débats sur les risques d'un «choc des civilisations», leur rôle est souvent évoqué. Mais ces événements spectaculaires ne sont pas les seuls signaux indicateurs auxquels il faut prêter attention parmi les développements religieux de l'année 2001. Une perspective internationale, avec une attention particulière accordée aux développements en Occident
Quelques chiffres tout d'abord, puisque la seconde édition de la monumentale World Christian Encyclopedia a été publiée en 2001 par Oxford University Press et contient de nombreuses informations statistiques. Toutes confessions réunies, les chrétiens – pratiquants ou non – rassembleraient 33% de la population mondiale, et les catholiques romains à eux seuls 17,5%. Les musulmans, en grande majorité sunnites, comptent 19,6% des habitants de la planète. Les hindous représentent 13,4% et les bouddhistes 5,9%. Les autres traditions religieuses ont des effectifs plus modestes. Et il ne faut pas oublier les athées et «non religieux»: tous réunis, plus de 15% de la population mondiale.
Les gains massifs du christianisme en nombre de croyants tout au long du siècle passé sont cependant contrebalancés par les pertes sensibles enregistrées dans les pays occidentaux. L'agnosticisme a progressé. Mais il serait un peu rapide de parler de sécularisation inéluctable dans les pays occidentaux. Se déclarer sans confession ne signifie pas toujours indifférence religieuse, et les analystes de la sécularisation ne cessent de nuancer leurs observations. En 2001, le sociologue et prêtre viennois Paul Zulehner a rendu publics les résultats inattendus d'une observation de longue durée: à l'exception de Paris, les habitants des grandes villes européennes croient en Dieu et se définissent comme "religieux" dans une proportion plus importante qu'il y a dix ans. Mais cette religiosité ne s'exprime pas nécessairement au sein des Eglises.
Chrétiens, musulmans, hindous: quelques points chauds
Encore plus depuis le 11 septembre, la nécessité du dialogue entre cultures et religions est sur toutes les lèvres. Nombreux restent pourtant autour du globe les points chauds. Cependant, ces tensions sont rarement attribuables aux seules divergences doctrinales entre adhérents des religions en présence.
De nouveaux affrontements entre musulmans et chrétiens ont fait des centaines de morts au Nigeria; l'un de leurs motifs est la volonté de certaines régions à majorité musulmane d'introduire l'application de la sharia. On ne doit pas non plus négliger l'impact d'activités missionnaires perçues parfois comme provocatrices de certains groupes chrétiens ("croisades" d'évangélisation, par exemple...): elles ont à plusieurs reprises enflammé les passions depuis des années déjà. De violents heurts entre chrétiens et musulmans se sont produits dans plusieurs régions de l'Indonésie (Moluques, Célèbes, attentats à la bombe contre des lieux de culte de différentes confessions chrétiennes dans d'autres régions du pays...): là aussi, les violences sont liées à la fois à des revendications régionalistes, à des problèmes économiques et à des éléments plus généraux d'instabilité qui affectent le pays depuis quelques années.
Le principal risque est de voir ces violences aux racines locales être instrumentalisées et interprétées, à travers des solidarités religieuses supranationales, dans le cadre d'antagonismes plus larges. Cela n'est pas nouveau: dès le début des conflits des années 1990 dans les Balkans, des musulmans indonésiens exprimaient une solidarité pour les musulmans de l'ex-Yougoslavie. Les reportages faisant état du succès de la vente de maillots à l'effigie d'Ousama Ben Laden au Nigéria dans les semaines suivant les attentats du 11 septembre montrent comment peuvent fonctionner ces mécanismes.
En Inde, les suspicions de militants hindous face aux missions chrétiennes ne se relâchent pas. De façon plus immédiate, en raison à la fois des événements du 11 septembre et des problèmes autour du Cachemire, ce sont les tensions entre activistes hindous et musulmans qui vont probablement retenir l'attention au cours des prochains mois. Au début de l'année 2001, des groupes hindous ont réaffirmé leur intention de reconstruire un temple sur le site de la mosquée d'Ayodhya (rasée par des manifestants en décembre 1992). On peut noter au début de l'année 2002 un regain d'agitation autour de la question d'Ayodhya.
Après les attentats du 11 septembre 2001, de nombreuses réunions de prière interreligieuses se sont déroulées à travers le monde. Aux Etats-Unis, cela a également entraîné un développement des critiques de la part de groupes chrétiens conservateurs à l'égard de telles pratiques, rapporte Religion Watch (janvier 2002).
Relations entre confessions chrétiennes
Entre confessions chrétiennes, après les turbulences entraînées l'année précédente par la déclaration Dominus Jesus (précédée d'une note sur l'expression "Eglises soeurs" par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi en juin 2000), les tensions non résolues entre catholiques romains et orthodoxes au sujet des uniates ou du prosélytisme ainsi que et les retraits (ou menaces des retraits) de certaines Eglises orthodoxes du COE, la tendance dans les relations œcuméniques semble à une évaluation plus réaliste. Le Conseil œcuménique des Eglises (COE) se préoccupe de son fonctionnement interne, notamment des moyens d'assurer un meilleur équilibre entre participants protestants et orthodoxes. En Europe, la signature de la Charta Oecumenica au mois d'avril a suscité des réactions variées. Exercice de style sans rien de nouveau pour les uns, elle est considérée par d'autres comme une avancée possible dans la pratique oecuménique. Mais elle ne prétend pas résoudre les questions théologiques en suspens.
Parmi les développements sur le plan des relations entre confessions chrétiennes, on notera - même s'il n'a pas fait la une des médias - une note de juillet 2001, rendu public à la fin du mois d'octobre par le Conseil pontifical pour la Promotion de l'Unité des Chrétiens. Il s'agit des "Orientations pour l'admission à l'eucharistie entre l'Eglise chaldéenne et l'Eglise assyrienne d'Orient" - c'est-à-dire l'Eglise souvent appelée "nestorienne", même si elle n'utilise pas elle-même ce terme (elle préfère s'appeler "Eglise d'Orient"), tandis que l'Eglise chaldéenne représente la branche de l'Eglise assyrienne unie à Rome depuis le 16e siècle. Séparée du reste de la chrétienté depuis 431 (concile d'Ephèse), cette communauté est toujours restée assez isolée. Mais des relations intensives avec Rome se sont développées depuis quelques années, marquées en particulier par la signature d'une Déclaration christologique commune entre le Pape Jean-Paul II et le Patriarche Mar Dinkha IV. Le nouvel accord doit permettre aux fidèles assyriens éloignés d'un prêtre d'être admis à l'Eucharistie dans l'Eglise chaldéenne, et réciproquement. Rome a approuvé cette pratique d'hospitalité eucharistique bien que le texte liturgique utilisé par l'Eglise assyrienne (Anaphore d'Addai et Mari) ne contienne pas, depuis des temps immémoriaux, les paroles de l'Institution eucharistique, en principe considérées par l'Eglise catholique romaine comme indispensables à la validité du sacrement (le texte de la note explique pourquoi Rome a quand même conclu à la validité).
Dans le monde protestant, le rapport final des conversations formelles entre l'Eglise d'Angleterre et l'Eglise méthodiste a été rendu public en décembre 2001. Il propose un pacte (covenant) entre les deux Eglises, une démarche qui "pourrait être comparée à une promesse de mariage", avec une reconnaissance mutuelle de la vie et du ministère de ces deux Eglises, comme première étape vers une pleine et visible unité. La Conférence méthodiste et le Synode général de l'Eglise d'Angleterre recevront officiellement le rapport lors de leurs réunions de juillet 2002. Les deux Eglises devront alors décider de la suite à y donner.
Dans l'actualité des Eglises chrétiennes
Relevons tout d'abord la célébration des 1700 ans du christianisme en Arménie, un exemple de survie à travers des siècles tumultueux. En contraste, l'avenir des communautés chrétiennes au Proche-Orient cause des préoccupations dans le contexte de la situation troublée de la région. Le COE lance une campagne pour la paix au Proche-Orient, mais les nombreuses initiatives de dialogue interreligieux semblent pour l'instant bien impuissantes à venir à bout de la violence – ou à résoudre l'épineuse question de Jérusalem.
A Rome, après la nomination de 44 nouveaux cardinaux en février, le consistoire extraordinaire du mois de mai a mis l'accent sur la nécessité de l'effort missionnaire dans un monde toujours plus marqué par le relativisme. Ce consistoire n'a pas été un pré-conclave: l'éventuel «papable» qui se mettrait en campagne perdrait illico toutes ses chances. En revanche, le rassemblement a permis aux cardinaux de mieux se connaître. En octobre, au synode des évêques, la question du rapport entre le pape et les évêques dans leurs rôles respectifs a constitué un thème important. Selon l'analyse de la revue généralement bien informée Inside the Vatican (novembre 2001), a marqué un mouvement peut-ëtre imperceptible, mais réel, vers l'affirmation de la volonté d'une partie de l'épiscopat en direction d'une plus grande participation au gouvernement de l'Eglise. Une telle évolution, si elle devait se produire, serait d'une portée considérable, car elle transformerait profondément le fonctionnement de l'Eglise catholique romaine. La revue, qui fournit de nombreuses informations sur le Synode, relève également que le modèle des Eglises orientales est invoqué par les différents courants comme une possible source d'inspiration pour une réforme des relations entre le pouvoir pontifical et les évêques de tradition latine. Cette référence est attrayante, d'une part pour le Pape lui-même et les évêques d'orientation "traditionnelle" (elle permettrait de créer un pont pour favoriser les tentatives d'unité avec les orthodoxes), d'autre part pour les évêques plus "progressistes" (dans l'espoir de réduire ainsi les possibilités d'intervention de la Curie dans les affaires des Eglises nationales).
Un autre débat qui se poursuit au sein de l'Eglise catholique romaine depuis quelques années (et se manifeste plus fortement depuis 1998) porte sur la question liturgique. C'est un sujet qui continuera de retenir l'attention dans les années à venir, selon toute vraisemblance. Dans l'actualité de 2001, on notera la publication de l'instruction Liturgiam authenticam par la Congrégation pour le Culte divin; elle porte sur "l'usage des langues vernaculaires dans l'édition des livres de la Liturgie romaine".
Dans le monde orthodoxe, la reconstruction d'une vie ecclésiale bouleversée par les années de communisme se poursuit: remise en état de lieux de culte désaffectés et bourgeonnement de nouvelles communautés monastiques en Russie et ailleurs. Mais les problèmes à résoudre restent nombreux. Pour l'Ukraine, des négociations – qui se sont en partie déroulées en Suisse – n'ont toujours pas permis de trouver une solution à la division de l'orthodoxie ukrainienne en trois factions. A côté de la branche majoritaire de l'orthodoxie ukrainienne, qui reste unie au Patriarcat de Moscou, il existe en effet une Eglise orthodoxe d'Ukraine - Patriarcat de Kiev (qui jouit notamment de la sympathie de certains milieux politiques ukrainiens) et une Eglise orthodoxe autocéphale ukrainienne (qui avait au départ joui d'un soutien privilégié de la part des Eglises ukrainiennes de la diaspora). Au cours de l'année 2001, on a observé un rapprochement croissant entre les deux dernières branches: un accord a officiellement admis en juillet 2001 que leur clergé pourrait célébrer ensemble. Le jeu ne se déroule cependant pas simplement entre les trois groupes, mais implique aussi le gouvernement ukrainien, d'une part, et les Patriarcats de Moscou et de Constantinople, d'autre part.
La sourde rivalité entre Moscou et Constantinople ne s'est fait pas seulement fait sentir en Ukraine et en Estonie (conflit depuis 1996, lorsqu'un groupe d'orthodoxes - soutenu par le gouvernement estonien - est entré dans la juridiction du Patriarcat de Constantinople). Cette rivalité s'est manifestée aussi au moment du choix d'un successeur pour le défunt patriarche orthodoxe de Jérusalem. C'est finalement Irénée I qui a été élu au mois d'août 2001. Ce n'était pas l'un des candidats originels, car son nom avait été écarté par les autorités israéliennes.
Une année fatidique pour l'islam
L'islam a subi de plein fouet le choc des événements du 11 septembre. Pourtant, même si les événements ont entraîné ici et là pour des musulmans en Occident des incidents déplaisants (400 incidents enregistrés au Royaume-Uni, selon l'Independent (2 janvier 2002), les conséquences à moyen et long terme ne seront pas nécessairement négatives pour l'islam en Occident: jamais peut-être l'islam n'a autant suscité la curiosité d'un large public. On observe dans les pays occidentaux une augmentation des ventes du Coran: trois à quatre fois plus en septembre-octobre 2001 par rapport à la période correspondante en l'an 2000, indiquaient deux grands éditeurs français dans un article du Monde (1er décembre 2001).On observe des développements similaires aux Etats-Unis, rapportait Religion Watch en novembre 2001; cela ne touche pas seulement les ventes du Coran, mais les ventes de livres sur l'islam en général. Partout en Occident, les érudits musulmans ou spécialistes de l'islam sont invités à s'exprimer. Surprenant résultat d'un sondage effectué au mois de novembre aux Etats-Unis: l'opinion des non musulmans sur les musulmans américains est devenue nettement plus favorable qu'il y a six mois!
Il faut dire que les grandes organisations musulmanes ont toutes condamné les attentats. Nombreux ont été les dirigeants religieux à souligner que de tels actes ne pouvaient être commis au nom de la foi. Il faut cependant noter qu'un débat a continué d'agiter des communautés musulmanes en 2001 autour de la question de la légitimité des attentats-suicides (que leurs partisans prlfèrent qualifier d'"opérations de martyre"); mais ces débats se référaient en général à la situation en Palestine.
Quoi qu'il en soit les groupes radicaux qui se réclament de l'islam ne vont pas disparaître. Face à des mesures de surveillance accrues un peu partout, les plus militants vont développer de nouvelles stratégies. Même si les gouvernements de plusieurs pays musulmans ont lancé des campagnes pour réprimer les manifestations les plus extrémistes de l'islam, il est peu probable que cela les fasse disparaître - sans parler des risques de radicalisation d'une répression. Dans les pays occidentaux, les événements du 11 septembre 2001 entraînent de nouvelles perspectives en matière de surveillance policière d'organisations religieuses - un domaine dans lequel les Etats occidentaux modernes tendent généralement à se montrer plutôt prudents.
Evénements de septembre 2001 et pratique religieuse aux Etats-Unis
Ce ne sont pas seulement les ventes du Coran qui ont enregistré une notable augmentation après le 11 septembre. Les ventes de la Bible sont elles aussi en hausse, en tout cas aux Etats-Unis, selon une enquête réalisée par la National Public Radio à la fin du mois de décembre (NPR News, 30 décembre 2001).
L'augmentation s'est amorcée quelques jours après les attentats et n'a pas faibli depuis. Plusieurs magasins ont enregistré entre septembre et décembre une augmentation de 25% dans leurs ventes de la Bible par rapport à la même période de l'année précédente. Le grand éditeur Zondervan précise que ses ventes de la Bible ont doublé en novembre par rapport à l'année précédente. Bien sûr, cela se produit durant toutes les périodes de crise: mais l'augmentation n'avait jamais été aussi forte, même pendant la guerre du Golfe. Peut-être parce que les Américains sont pour la première fois touchés aussi directement...
Curieusement, si les préoccupations pour l'avenir ont certes marqué une augmentation, les événements du 11 septembre 2001 n'ont pas été aussi favorables qu'on l'aurait imaginé aux spéculations apocalyptiques aux Etats-Unis - beaucoup moins en tout cas que la guerre du Golfe. Selon les spécialistes interrogés par Christianity Today, il est possible que la localisation des événements y soit pour quelque chose (le Proche-Orient joue un rôle dans les prophéties bibliques, pas les Etats-Unis). Peut-être aussi faut-il simplement attendre un peu avant de voir les conséquences de ces événements pour les interprétations prophétiques. Il ne fait de toute façon aucun doute qu'ils sont déjà et seront encore intégrés dans les scénarios toujours remis sur le métier des auteurs enclins aux perspectives apocalyptiques.
Si la pratique religieuse a augmenté immédiatement après le 11 septembre aux Etats-Unis, elle est rapidement revenue à son niveau normal, selon une enquête effectuée par Barna Research, un institut de sondage d'orientation évangélique, qui examine les tendances et développements dans la société. Les données dont on dispose pour l'Europe apparaissent encore trop lacunaires pour le moment pour autoriser des commentaires sur les conséquences du 11 septembre du point de vue de la pratique religieuse.
Liberté religieuse: pas toujours garantie
Dans plusieurs zones du globe, des croyants ont continué de subir des tracasseries ou des persécutions à cause de leur foi. Dans certains pays postcommunistes, des communautés religieuses se heurtent à des chicanes et difficultés pour obtenir un enregistrement légal. En Arabie saoudite, où résident de nombreux travailleurs immigrés, les non musulmans sont seulement autorisés à pratiquer leur foi de façon privée: mais un rapport américain sur la liberté religieuse soulignait au mois de mai que même cette pratique privée se trouvait loin d'être toujours garantie. En outre, les autorités n'autorisent pas le clergé chrétien à entrer dans le pays pour officier, même dans un cadre privé.
Le même rapport américain parlait d'une détérioration de la situation religieuse en Chine. Falun Gong n'est que la plus visible des victimes de ce tour de vis. Des bouddhistes, chrétiens et musulmans en subissent aussi les conséquences.
Ce ne sont bien entendu que quelques exemples, car: la liste est bien plus longue. Pour l'année 2002, une préoccupation sera l'évaluation des conséquences de la "guerre contre le terrorisme" pour des groupes islamiques, pas nécessairement violents: certains régimes semblent déjà prompts à voir dans la situation actuelle un prétexte de plus pour justifier la répression. Mais l'on sait que les mesures répressives sont parfois le terreau sur lequel lèvent parfois par la suite des groupes bien plus radicaux.
Des questions de liberté religieuse peuvent également surgir dans des pays occidentaux, et pas seulement par rapport à l'islam: le vote d'une loi "tendant à renforcer la prévention et la répression des mouvements sectaires portant atteinte aux droits de l'homme et aux libertés fondamentales" en France au printemps 2001 a suscité des commentaires inquiets de la part des Eglises traditionnelles également.
Conclusion
Il ne s'agit ici que d'une brève approche - quelques coups de projecteur plus qu'un véritable panorama. Seuls quelques faits isolés dans la vie de chaque tradition religieuse ont pu être examinés, au risque de caricaturer des réalités bien plus complexes. Et les développements au sein de traditions comme le bouddhisme ou le judaïsme n'ont même pas été mentionnées. En fait, cette rétrospective avait plus pour objectif d'identifier quelques évolutions et tendances que de nous livrer à une tentative d'histoire de l'année écoulée. Cet exercice impliquait inévitablement une sélection arbitraire ainsi que de mettre l'accent sur les tensions, les problèmes, les crises larvées ou ouvertes.
Mais, à côté de tout cela, il y a eu en 2001, comme au cours des siècles précédents, partout dans le monde, dans toutes les religions, d'innombrables hommes et femmes de foi et de prière. Ce qui ne fait pas un grand titre, mais compte certainement, au regard de l'éternité, beaucoup plus que les turbulences de l'année.
Jean-François Mayer
Modifié 1.02.2002
Une version abrégée de ce texte a été publiée le 21 janvier 2002 par le quotidien suisse La Liberté (Fribourg).