Dans une première partie, il analyse les aspects saillants du phénomène de radicalisation endogène (homegrown) qui affecte une minorité de jeunes musulmans nés et élevés dans les pays occidentaux, un phénomène qui a pris une ampleur remarquable depuis quelques années. La seconde partie de cette analyse s'arrête plus particulièrement sur les dimensions esthétique et culturelle de ces mobilisations.
L'analyse proposée dans ce cahier s'article autour de quatre thèses principales:
- Si les considérations politiques et l'idéologie font incontestablement partie de l'équation, ces deux dimensions ne représentent pas les facteurs explicatifs les plus convaincants pour comprendre l'attraction qu'exerce ce néo-jihadisme sur une minorité de jeunes musulmans européens et de convertis.
- Les racines de cette attraction, et consécutivement de la conversion au jihadisme, se trouvent majoritairement dans une recherche de statut et d'identité.
- La conversion au jihadisme de ces acteurs présente tendanciellement des qualités plus opportunistes et émotionnelles qu'utilitaristes et rationnelles.
- Si les effets de la socialisation et de dynamiques de groupe semblent bien être la pierre angulaire du processus de radicalisation, ce dernier est facilité par l'existence d'une esthétique de la violence et de la transgression que partagent une sous-culture urbaine «ghetto» et la propagande de l'État Islamique.
Cet essai constitue le N° 14 des Cahiers de l'Institut Religioscope.
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