Le néo-paganisme est fréquemment perçu de trois façons différentes : une tentative de réactivation de vieux cultes ethniques, une invention de cultes à prétention historique, très fréquemment non ethnique ou, enfin, un paganisme philosophique, c'est-à-dire la création à notre époque d'une cosmologie étrangère aux monothéismes, qui se manifeste par un engagement politique, couramment identitaire. À cela, nous pensons qu'il est possible de rajouter une quatrième catégorie, que nous avons peu analysée jusqu'à présent : le néo-paganisme postmoderne, qui relèverait non seulement du bricolage, au sens donné à ce terme par Claude Lévi-Strauss, mais également d'une tentative de fusionner l'archaïque, en l'occurrence magique, et l'hypermoderne, c'est-à-dire l'informatique, voire plus largement le numérique.
Pour asseoir notre propos, nous étudierons ici une forme hypermoderne de néo-paganisme : le "techno-chamanisme" , compris comme un "techno-paganisme". Pour ce faire, nous nous pencherons sur l'une des origines de ce "techno-paganisme", la "magie du chaos", sur son contenu et ses pratiques, et enfin sur ses manifestations dans la contre-culture, en particulier dans la musique industrielle avec le techno-chamanisme.
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