Depuis une dizaine d’années, les tarânîm prolifèrent dans le monde copte. Ces chants ont inspiré un nombre pléthorique de vidéo-clips, consommés avec frénésie par une grande partie de la jeunesse copte. Omniprésente, l’image du martyre du Christ figure les inquiétudes actuelles et les attentes individuelles d’une rédemption future. Mais ces artefacts s’intègrent également à des séances de prières collectives.
Le succès des tarânîm, chants de louange à Dieu dissociés de la musique liturgique, résulte du développement d’une «culture de masse» copte concomitant à l’expansion de l’espace ecclésial. Considérés par la plupart des coptes comme l’expression actuelle d’une histoire plurimillénaire, les tarânîm concrétisent le sentiment d’appartenance à la communauté. Pour autant, ces cantiques sont investis par des significations antagonistes. À l’instar d’une multiplicité d’autres produits religieux, ils manifestent la diversification des formes de piété que l’Eglise ne parvient pas toujours à intégrer dans son cadre institutionnel, le seul supposé incarner le peuple copte, ses désirs, ses attentes, sa foi. Or les tarânîm et les vidéo-clips qu’ils ont inspirés stimulent des pratiques sociales, religieuses et culturelles qui, parfois, dévient de la ligne de conduite tracée par l’Eglise.
Pour lire l'étude complète de Séverine Gabry-Thienpont et Laure Guirguis, veuillez voir le document ci-dessous ou le télécharger au format PDF (19 pages, 373 ko).