Considérés pendant des siècles comme hérétiques par les sunnites et les chiites, le principe de taqiyya a souvent été une question de survie pour les druzes. Mais l'opacité qui entoure la communauté tient aussi sans aucun doute aux influences mystiques de la confession, dont les interprétations ésotériques du Coran ont souvent été une source de confusion et d'erreur pour les observateurs extérieurs peu familiers, ou hostiles, à des notions qu'ils ne maîtrisaient pas.
De fait, des druzes du Liban, on ne connaît généralement qu'une poignée de données, à la limite du stéréotype: petit peuple de montagnards à la structure féodale, unanimement décrit comme courageux et combattif, on sait des druzes qu'ils vivent reclus sans connaître ni leurs préceptes ni leur histoire. Un long entretien à Beyrouth avec le professeur Sami Makarem, spécialiste de la question druze, a permis de lever un peu le voile sur ces questions.
1 - Aux origines de la religion druze: al-Hakim, Hamza, Darazi et les autres
Les druzes sont près d'un million dans le monde. La plupart vivent aujourd'hui entre le Chouf libanais, le djebel druze (ou Hawran) dans le sud-ouest de la Syrie et le nord d'Israël. Toutefois, certains ont émigré à la fin du XIXe siècle vers le continent américain et l'Australie, mouvement dont l'existence de l'American Druze Society, qui œuvre à la préservation de la culture druze aux Etats-Unis, témoigne.
Issue de la branche ismaélienne du chiisme, la confession druze est née en Egypte au XIe siècle. Son histoire a fait l'objet de nombreuses versions, dont certaines pour le moins fantaisistes. Nous nous tiendrons ici aux éléments avérés de cette histoire. Formée autour du calife fatimide al-Hakim, un homme pétri de philosophie et de mysticisme, la confession naissante a été soutenue et élaborée par deux Perses, Hamza ibn Ali et Darazi, à une époque où la philosophie grecque était très populaire dans les cercles ismaéliens et musulmans en général. Le rôle d'Averroes, premier traducteur d'Aristote en arabe, a largement contribué à cette influence.
Contrairement à la doctrine ismaélienne dans laquelle l'imam est perçu comme une manifestation de Dieu, les druzes considèrent que Dieu est absolu et n'a pas d'individualité. C'est cette nuance importante qui consomme la rupture entre ismaéliens et druzes. «Dans la confession druze, al-Hakim est un représentant de Dieu, mais il n'est pas divin lui-même» précise Sami Makarem, enseignant à l'université américaine de Beyrouth et auteur de plusieurs ouvrages sur la religion druze, lors d'un entretien dans son bureau de l'AUB. Avant de poursuivre: «Pour les ismaéliens, il existe trois manifestations de Dieu et ces manifestations sont incarnées par l'imam. En ce sens, leur croyance est très proche de la trinité chrétienne. L'imam, pour les ismaéliens, est comme le Christ pour les chrétiens. Alors que pour les druzes, l'imam n'est pas divin, mais humain.»
Hamza ibn Ali, surnommé «Hamza le Fatimide», un ismaélien né en Perse, est devenu, très vite après son arrivée au Caire dans les premières années du XIe siècle, un associé proche du calife al-Hakim. Hamza est considéré comme le fondateur de la secte druze et l'auteur de sa doctrine. Comme l'écrit Jean-Paul Roux, directeur de recherche au CNRS, dans son article «Secte ou religion, les druzes du Proche-Orient», on attribue à Hamza l'un des principaux ouvrages de la religion druze, le Livre des témoignages et des mystères de l'unité. Dans une Egypte fatimide où l'ismaélisme était à son apogée, Al-Hakim aurait laissé Hamza libre de pratiquer la nouvelle doctrine dans laquelle le calife incarnait une manifestation de Dieu et son associé, l'imam. A cet effet, al-Hakim publia en 1017 un décret nommant Hamza «imam des mouwahiddoun», nom que les druzes emploient pour désigner leur confession et qui signifie «unitaires».
Le nom de «druze» qui a été retenu plus tard par ceux qui n'y adhéraient pas vient d'une autre figure importante, bien que très controversée, des cercles ismaéliens du Caire. Disciple de Hamza, lui aussi originaire de Perse, Darazi (darazi est le mot arabe pour «druze») présentait le calife al-Hakim comme étant de nature divine. Bien qu'il ait rassemblé autour de sa doctrine propre un certain nombre de fidèles, il aurait été chassé de la communauté «pour des raisons d'éthique» précise Sami Makarem, avant de finalement disparaître, peut-être assassiné, ses moeurs étant jugées trop éloignées des principes de la religion druze. Deux ans plus tard, al-Hakim disparaît également; ses disciples l'interprètent comme une occultation. Une période de persécution des membres de la nouvelle confession suit, immédiatement après la disparition du calife, forçant Hamza à se réfugier dans un lieu de retraite. Il laisse le soin à un autre de ses disciples, Moukhtana, de terminer le travail de rédaction des livres sacrés druzes. Les disciples mouwahiddoun, fuyant les troubles égyptiens, ont alors commencé à s'exiler vers le Chouf libanais.
2 - Les druzes et le Chouf libanais: de Fakhr al-Din II au congrès international druze de 2010
S'il fallait résumer à un seul mot les dix siècles d'histoire druze dans la montagne libanaise, c'est sans doute le mot de révolte qu'il faudrait retenir. Dès leur arrivée dans le Chouf libanais au XIe siècle, «au sein de populations chiites hostiles au pouvoir central abbasside» précise Cyril Roussel dans son article «Communauté et mobilité: les nouveaux refuges des druzes de Syrie» (Les Migrations internationales. Observation, analyse et perspectives, AIDELF, 2007, p. 313-326), les disciples de Hamza pratiquent l'art de la prédication «dans un contexte de révolte contre le pouvoir sunnite, favorisant les conversions à la nouvelle religion druze». Pendant toute la période ottomane, la montagne libanaise, influencée par la résistance druze, se caractérisa par son indépendance relative en dépit de la présence successive de puissances impériales et coloniales.
A l'époque de la conquête de la Syrie par les Ottomans (1516), le territoire qui constitue aujourd'hui le Liban actuel était peuplé de tribus. Comme l'écrit Fawwaz Traboulsi dans son ouvrage de référence A History of Modern Lebanon, le XVIe siècle dans le Chouf est marqué par la formation et la dissolution successive d'alliances entre ces tribus originaires du Yémen (les Arsalan, les Tanouk) et du sud de l'Arabie (les Man) contre l'envahisseur ottoman. Installées entre les environs de Beyrouth et la montagne libanaise, ces tribus, qui ont adopté la foi druze, sont favorable aux Mamlouks et combattent les ottomans. C'est sous le règne de l'émir druze Fakhr el Din el Man II (1572-1635) qu'ont lieu les premières migrations druzes vers la Galilée et le Hawran (sud-ouest de l'actuelle Syrie). Bien que l'émir ait fini décapité à Istanbul, l'expansion de son territoire étant devenue menaçante pour Damas, son émirat est considéré comme un âge d'or pour les druzes, leur permettant de dominer le Mont Liban, le Golan et le Hawran.
L'occupation égyptienne du Liban entre 1831 et 1840 constitue une nouvelle période de révolte pour la communauté druze du Liban. En 1838, les mouvements contestataires druzes visant à déstabiliser le pouvoir de l'égyptien Ibrahim Pacha s'étendent depuis le Hawran jusqu'à la Bekaa et Wadi el Taym (région vallonnée entre la Bekaa et la Galilée). «Pour y faire face, Ibrahim Pacha a distribué des armes aux chrétiens, écrit Fawwaz Traboulsi. 4000 chrétiens se seraient battus aux côtés des égyptiens pour contrecarrer la révolte. C'est la première fois de l'histoire que des habitants de la région libanaise s'affrontaient entre eux». Le pouvoir ottoman qui succède aux égyptiens défaits subit l'ingérence de la présence britannique qui a pour conséquence directe d'imposer une économie de marché sur la montagne libanaise. Cette rupture aurait contribué, selon Fawwaz Traboulsi, à créer des inégalités socio-économiques entre chrétiens et druzes. Les premiers bénéficiaient d'une main d'oeuvre importante permettant d'accroître leur production pendant que les seconds voyaient leur communauté se réduire à un bloc tribal aux seules fonctions militaires.
Deux décennies plus tard, les affrontements entre druzes et chrétiens reprennent, lors de ce que les historiens appellent «les événements de 1860». Une série d'assassinats et quelques confrontations armées initiées préventivement par les druzes dans des villages chrétiens pour assurer leur contrôle sur la région débouchent sur deux mois de conflit ouvert dont l'épisode le plus sanglant reste le massacre de 900 à 2000 chrétiens dans la ville de Deir al Qamar à l'été 1860. Plus tard, comme le souligne Fawwaz Traboulsi, les chrétiens eurent recours à l'intervention de l'armée française pour faire partir les habitants druzes des villages de la montagne encore mixtes. C'est aussi pendant cette période que les dernières «poches chiites» de la montagne libanaise ont définitivement disparu.
Pendant la guerre civile libanaise (1975-1990), soit plus d'un siècle après le massacre de Deir al Qamar de 1860, l'histoire violente des habitants du Chouf libanais devait se répéter quasiment à l'identique. Après que l'armée israélienne se soit retirée du Chouf à l'été 1983, les Forces Libanaises, seules face à la communauté druze, au sein de laquelle les hommes de Samir Geagea avaient commis de nombreux meurtres pendant toute la première partie de la guerre civile, ont quitté la région en moins de deux jours, entraînant dans leur sillage des milliers de villageois chrétiens. Ces habitants ont trouvé refuge dans la ville de Deir al Qamar assiégée par les milices du leader druze Walid Joumblatt. «La 'guerre de la montagne', écrit Fawwaz Traboulsi, s'est achevée par un massacre perpétré par les hommes de Joumblatt: 1500 chrétiens tués, 62 villages détruits.»
«Un poème populaire du druze Tali Hamdan, célébrant la victoire de sa communauté dans la 'guerre de la montagne', identifie les druzes à leur statut féodal», rappelle Fawwaz Traboulsi. Or, ce statut féodal, favorisé par le resserrement géographique de la communauté druze depuis sa première émigration au XIe siècle, entre Chouf libanais, Hawran et Galilée, est déstabilisé par la création de nouvelles frontières dans les années 20 entre ces trois régions. La communauté druze devient de fait transnationale, puisqu'elle se retrouve éclatée entre trois différents pays. Comme le rappelle Cyril Roussel, «avec la mise en place des mandats français et anglais, puis l'indépendance des Etats concernés après la Seconde Guerre Mondiale, les familles druzes éclatées doivent s'adapter aux nouvelles réalités politiques, matérialisées notamment par les frontières des Etats nés lors du traité de Sèvres en 1920.»
Jusqu'à aujourd'hui, des tentatives régulières sont mises en place pour préserver l'unité de la communauté druze, à l'image de ce congrès international druze organisé à Beyrouth à l'été 2010, qui a rassemblé des sheikhs venus de toute la région, et notamment d'Israël.
3 - Taqiyya, ou l'art de la dissimulation collective
Dans la première partie de son Voyage en Orient, intitulée «Druzes et maronites», Gérard de Nerval écrivait: «Autrefois, les druzes cachaient leurs livres avec soin dans les lieux les plus retirés de leurs maisons et de leurs temples.» Aujourd'hui encore, les informations qui filtrent à l'extérieur de la communauté druze sont rares. La pratique de la taqiyya, bien qu'elle ne soit pas spécifique aux druzes, puisqu'il s'agit d'un précepte coranique en théorie suivi par tous les musulmans, est un trait dominant de la confession «unitaire». «Ce n'est pas seulement une conséquence des persécutions endurées par les druzes au cours de leur histoire, précise Sami Makarem. On peut aussi vouloir dissimuler par amour, pour protéger quelqu'un d'un savoir dont il ne saura pas quoi faire. Par exemple, vous n'auriez pas l'idée de donner à lire la République de Platon à un enfant de maternelle. C'est ça, la taqiyya. C'est une façon de donner à quelqu'un uniquement les informations qu'il est capable de comprendre.»
Dans le contexte druze, la taqiyya consiste à la fois à dissimuler sa confession quand le croyant se trouve dans un environnement majoritairement sunnite, chiite ou chrétien mais aussi, comme l'écrivait Nerval, à garder inaccessibles les textes sacrés. «Pour les druzes, les livres qui touchent au mysticisme et au divin ne peuvent pas être laissés à la portée de n'importe qui» commente Sami Makarem. Les textes sacrés druzes (rasa'il al hiqma) consistent en des lettres manuscrites, «échangées par les missionnaires à l'époque de la prédication, regroupées dans un ensemble, Le livre de la sagesse» écrit Isabelle Rivoal dans son ouvrage Les maîtres du secret: ordre mondain et ordre religieux dans la communauté druze en Israël (Paris, Ed. de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, 2000). Seuls les druzes initiés (uqqal) peuvent avoir accès à ces lettres.
«C'est ce qu'on appelle les hiqma, développe Sami Makarem. Pour les musulmans, tout livre religieux qui n'est pas le Coran est appelé hiqma. Les livres sacrés druzes sont des interprétations du Coran, dont certaines sont ésotériques. Elles mêlent sujets philosophiques et religieux et sont assez éloignées des interprétations sunnites du Coran». Pour suivre l'enseignement religieux druze, encore faut-il faire partie des élus. Tous les druzes n'ont pas droit à l'initiation, puisque celle-ci est réservée aux membres des familles déjà initiées. De fait, le droit à l'initiation est héréditaire. «Si vous êtes nés dans une famille d'uqqal (littéralement, «sages» en arabe), explique Sami Makarem, vous avez accès à l'initiation et pouvez rester initié à condition de ne pas rompre le pacte. Pour cela, il faut pratiquer votre foi continuellement.» Quant à l'initiation elle-même, Sami Makarem reste volontairement vague: «Contrairement à la franc-maçonnerie, l'initiation druze n'est pas rituelle.»
Le respect de la taqiyya impose également de ne pas organiser de cérémonies et de ne pas pratiquer de rite. «Les rites sont des pratiques religieuses visant à approcher un Dieu transcendant, analyse Sami Makarem. Dans le cas de la foi druze, Dieu est à la fois immanent et transcendant. Il est donc présent partout dans le monde qu'il a créé, dans le cœur du croyant et partout ailleurs. Il est dès lors inutile de pratiquer des rites à la manière des païens pour tenter de l'approcher: Dieu est déjà là.» La prière elle-même n'est pas essentielle dans la foi druze, contrairement aux autres branches de l'islam (prier cinq fois par jour est l'un des cinq piliers de l'islam). Comme dans le soufisme, l'acte de prière druze est pensé comme un flux continu, sans pause, comme une pratique qui n'a de cesse de se renouveler. Dans cette optique, se rendre sur un lieu de culte à des moments déterminés de la journée et de la semaine pour prier collectivement ne ferait que freiner cette dynamique et détourner le croyant de son osmose avec Dieu.
Historiquement, la taqiyya druze remonte à la courte période de prédication pendant laquelle chaque druze aurait signé un contrat avec Dieu «à l'époque de son ultime manifestation sous les traits du calife al-Hakim avant que ne se 'referment les portes de la religion'» (Rivoal), imposant de ne jamais révéler la vérité alors transmise. Dans son ouvrage The Druze Faith, Sami Makarem explique que ces contrats auraient été enterrés sous les pyramides d'Egypte jusqu'au jour du jugement où, grâce à ces preuves écrites, il sera possible de faire la lumière sur l'identité des véritables druzes, et de séparer les «vrais druzes» des imposteurs.
4 - Influences mystiques: les druzes sont-ils de vrais musulmans?
«La dimension ésotérique de la confession druze a sans aucun doute contribué aux erreurs d'interprétation qui ont été écrites sur le sujet», constate Sami Makarem. «Il faut avoir une approche ésotérique de la religion et une certaine connaissance de l'islam mystique pour y comprendre quelque chose; il faut avoir lu la littérature ismaélienne dont la terminologie est souvent similaire aux termes druzes, bien que le sens des mots ne soit pas le même.» Le nombre d'influences philosophiques et théologiques qui ont nourri les textes druzes rendent la religion unitaire à la fois difficile d'accès... et unique par sa richesse. Sami Makarem les énumère, avec un plaisir non dissimulé: «La philosophie grecque était très à la mode au XIe siècle. Cela explique pourquoi le concept platonicien de Dieu est fondamental pour comprendre la perception druze, mais aussi les enseignements aristotéliciens. Il faut aussi prendre en compte l'influence évidente des religions abrahamiques, l'islam, le christianisme et le judaïsme. Et puis, bien sûr, quoique jusqu'à un certain point seulement, celle des religions orientales, l'hindouisme et le bouddhisme.»
Les druzes croient à la réincarnation. Cette croyance est fondamentale dans l'identité druze, car, comme l'écrit Isabelle Rivoal, elle assure la «pérennité du contrat signé par chaque druze». Ainsi, «la frontière entre les Druzes et l'extérieur trouve une expression temporelle: aucune unité druze ne peut se perdre, aucun Druze ne peut se tromper durablement quant à la sincérité de son adhésion». Les points communs avec l'islam mystique (soufisme) sont nombreux: «Comme dans la mystique musulmane qui fait de la retraite au désert un thème récurrent, la religion druze impose de faire le vide, d'être dans le vide, pour se rapprocher de Dieu» (Rivoal, op. cit.). Et les religieux druzes pratiquent l'ascétisme comme les mystiques. «Chez les druzes, Dieu est immanent, analyse Sami Makarem. En ce sens, le dieu druze est très proche du concept de Teilhard de Chardin, qui développe dans Le milieu divin l'idée que Dieu est à la fois immanent et transcendant.»
Cette teneur mystique de la religion druze a contribué à la distancier de l'islam. «Les druzes sont considérés comme des apostats de l'islam par le reste des musulmans.» développe Sami Makarem. Comme le rappelle Isabelle Rivoal, les druzes «ont refusé de reconnaître le Prophète, la révélation qui fonde l'islam et sa loi, la charia», une des raisons qui explique pourquoi les druzes ont été persécutés à la fois par les sunnites et les chiites. Paradoxalement, alors que la religion druze est née d'un schisme musulman, les cinq piliers de l'islam n'ont pas une importance centrale dans la pratique de celle-ci. En effet, les druzes estiment qu'aumône et prière sont des principes naturels qui doivent être pratiqués aussi fréquemment que possibles; que le pèlerinage à La Mecque n'est pas obligatoire; enfin, le jeûne est remplacé par un vœu de silence.
Si les origines historiques des druzes sont incontestablement musulmanes, leur croyance en la réincarnation achève de faire de la confession druze une branche hétérodoxe de l'islam chiite et, finalement, une tradition à part dans l'histoire des religions.
Isabelle Mayault