La KFOR, la mission de l’OTAN au Kosovo, s’est révélée largement incapable d’assurer une protection efficace. L’acharnement des extrémistes albanais contre le patrimoine religieux serbe relève d’une volonté d’effacer toute trace de la présence serbe dans le territoire. Il doit aussi être mis en relation avec la place privilégiée qu’occupe le Kosovo dans le discours national serbe. L’Église orthodoxe, qui qualifie volontiers le Kosovo, de “Jérusalem serbe” a joué un rôle majeur dans le processus de survalorisation idéologique de ce territoire, présenté comme le “berceau de la nation serbe”.
“Beaucoup de gens pensaient que nous étions paranoïaques, et qu’il était temps d’alléger le dispositif de sécurité devant les églises et les monastères serbes. On a vu le résultat. Il y a deux ans, le général Valentin, qui commandait la KFOR, aurait même voulu lever les check points autour de notre monastère de Visoki Decani, mais notre higoumène a insisté pour que la protection soit maintenue”, explique le père Ksenofon, un jeune moine originaire de Croatie, qui vit depuis huit ans dans ce haut lieu de l’orthodoxie serbe. “Nous sommes la dernière tache serbe dans une région totalement nettoyée par les extrémistes albanais depuis 1999. Notre présence est un témoignage qui les empêche de réaliser leur vision d’un Kosovo ethniquement pur, exclusivement albanais”.
Le monastère de Visoki Decani, édifié au XIVe siècle par le roi serbe Stefan III Decanski, a été transformé en camp retranché par les soldats italiens de la KFOR. L’unique route qui mène au prestigieux sanctuaire est bloquée par des chicanes et plusieurs blindés stationnent en permanence aux alentours du monastère. Cela n’a pourtant pas empêché des inconnus de tirer sur le monastère au mortier dans la nuit du 17 au 18 mars, heureusement sans faire de dégât.
Les soldats italiens ont établi le même dispositif de protection autour du monastère de Pec, le siège patriarcal de l’Église serbe [1]. Le patriarche de Serbie, qui réside ordinairement à Belgrade, est titulaire du titre de Pec et doit être couronné dans le monastère. C’est également ici que les patriarches sont enterrés depuis le Moyen ge. Malgré son grand âge, le patriarche Pavle se rend à Pec plusieurs fois par an. Sa dernière visite remonte aux célébrations du Noël orthodoxe, début janvier 2004. Le soir du 17 mars, plusieurs milliers de manifestants albanais ont marché vers le monastère, mais les soldats italiens ont pu les arrêter. Depuis, les sœurs qui vivent en permanence dans le monastère sont encore plus coupées du monde que d’habitude.
Troisième grand monastère du Kosovo, celui de Gracanica se trouve au centre d’une enclave serbe assez étendue, ce qui lui vaut protection. Partout ailleurs dans le Kosovo, les églises détruites sont plus nombreuses qui celles qui demeurent intactes.
Des destructions ciblées
Les églises de construction récente, notamment celles des années 1930, qui étaient associées aux tentatives d’implantation de colons agricoles serbes au Kosovo, ont été les premières visées par la violence albanaise, mais elles n’ont pas été les seules.
Le monastère féminin de Devic, situé aux abords de la bourgade de Srbica, en pleine Drenica, le bastion du nationalisme albanais, a été vandalisé en juin 1999, juste après l’entrée des troupes internationales au Kosovo. L’iconostase avait été souillée de graffitis à la gloire de l’UCK, la guérilla albanaise, et les icônes avaient eu les yeux crevés, les extrémistes reprenant de la sorte le geste attribué aux conquérants turcs quand ils sont arrivés dans les Balkans. Malgré cela, la vie communautaire avait continué à Devic, sous la protection de l’armée française. Le 17 mars, le monastère a été totalement incendié, les soldats internationaux ayant renoncé à le défendre et se contentant d’évacuer les sœurs vers le monastère, moins exposé, de Sokolica.
Les églises qui subsistaient encore dans des villes dont tous les habitants serbes avaient déjà été chassés en 1999, comme Djakovica ou Vucitrn, ont également été détruites, de manière à parfaire ce nettoyage ethnique.
“Les extrémistes albanais veulent réécrire l’histoire en faisant disparaître le souvenir de la présence serbe: comment expliquer autrement leur acharnement contre le patrimoine religieux du Kosovo”, affirme le père Ksenofon. “Les extrémistes albanais ne s’attaquent pas qu’aux bâtiments”, poursuit le moine de Visoki Decani. “Ils prétendent maintenant que nos monastères ont été construits sur les ruines de sanctuaires catholiques plus anciens”. Avant la conquête ottomane, au XVe siècle, les Albanais étaient en effet chrétiens, et l’évêché catholique de Prizren a repris à son compte cette hypothèse d’une origine albanaise des monastères du Kosovo, suscitant l’ire des orthodoxes [2].
Avant la guerre, le diocèse orthodoxe avait participé à plusieurs initiatives de dialogue, mais cette époque est désormais révolue. Au Kosovo, les appartenances confessionnelles sont des marqueurs de l’identité nationale, l’Église orthodoxe assumant depuis des siècles le rôle de garant de l’identité serbe. Depuis l’instauration du protectorat international, l’Église s’est même remise à jouer un rôle politique de premier plan, en servant d’intermédiaire entre la communauté serbe et les représentants de l’administration des Nations Unies.
Cette confusion entre les identités nationales et confessionnelles empêche les communautés religieuses de jouer un rôle pacificateur. Au contraire, les monuments religieux du passé sont eux-mêmes mobilisés en renfort des deux revendications nationales antagonistes qui s’opposent. Pour les nationalistes serbes comme albanais, il s’agit de prouver l’antériorité de la présence de leur communauté au Kosovo.
Naissance et développement du mythe du Kosovo
La survalorisation idéologique du Kosovo est pourtant un phénomène qui ne s’opère guère qu’à partir de la seconde moitié du XIXe siècle. La fameuse bataille du Champ des Merles (Kosovo Polje) du 28 juin 1389 et ses héros sont bien sûr célébrés par les chansons populaires qui appartiennent au patrimoine culturel serbe et, plus largement, balkanique. Cependant, durant les siècles de domination ottomane, ce trésor de la culture populaire ne déterminait pas une revendication politique. L’émergence de la Serbie comme État autonome dans la première moitié du XIXe siècle va changer la donne. À partir du noyau territorial initial du nouvel État, correspondant au pachalik de Belgrade, les dirigeants serbes rêvent d’une extension vers Novi Sad et les régions appartenant à l’Empire des Habsbourg. Le veto de Vienne a directement influencé le Nacertanje, “l’esquisse” stratégique rédigée dans les années 1850 par Ilija Garasanin, le “Bismarck serbe”, qui propose une extension vers le sud. À partir de ce moment, la Vieille Serbie (le Kosovo) et la Serbie du Sud (la Macédoine) vont devenir de véritables obsessions pour Belgrade.
Cette nouvelle donne stratégique intéresse au plus haut point l’Église orthodoxe, qui était jusqu’alors restée remarquablement à l’écart du mouvement d’émancipation nationale. Le patriarcat de Pec a été supprimé par la Sublime Porte en 1766, plongeant l’Église dans une longue crise d’autorité. Sujet autrichien, le métropolite de Sremski Karlovci, en actuelle Voïvodine, reste muet sur les événements politiques. Les insurgés serbes de 1804, conduits par Karadjordje, se veulent certes de bons chrétiens orthodoxes, mais n’accordent ni importance ni crédit à un clergé largement discrédité par sa tradition de complaisance vis-à-vis du pouvoir turc. Le ministre de l’Éducation du premier État serbe, l’écrivain Dositej Obradovic, affiche même un franc anticléricalisme dans ses mémoires, réservant ses principales critiques au clergé monastique.
Le nouvel intérêt pour le Kosovo permet à l’Église de réinvestir le champ politique et national. En effet, exalter l’État serbe médiéval conduit à rappeler le rôle central que l’Église joua dans la formation de cet État, à exalter de nouveau les saints rois de la dynastie des Nemanjic, presque tous canonisés, et à relativiser le nouvel État serbe, qui n’est plus qu’un héritier de ce prestigieux État médiéval, par-delà la “parenthèse” représentée par la domination ottomane.
Enfin, le personnage du patriarche Arsenije III Carnojevic reçoit une toute nouvelle lumière. Compromis dans des intrigues avec la Cour de Vienne, il prit la tête en 1690 d’une importante “migration” des Serbes du Kosovo vers les confins militaires autrichiens (les Krajinas, aujourd’hui en Croatie et en Bosnie, dont la part de population serbe se trouva renforcée à cette occasion). Le 28 juin 1889, les commémorations du cinquième centenaire de la bataille médiévale de 1389 vont offrir l’occasion d’une vaste mobilisation ecclésiastico-patriotique, et même d’une véritable réconciliation entre le nouvel État serbe, pleinement indépendant depuis 1878, et l’Église.
Les guerres balkaniques de 1912-1913 arrimèrent le Kosovo à la Serbie. La restauration
du patriarcat de Serbie, en 1920, avec siège théorique à Pec, permit de sceller pour de bon les noces entre le royaume des Karadjordjevic et l’Église. L’Église commença cependant à faire du Kosovo un espace mystique de résistance, résistance à la sécularisation et aux influences modernisatrices délétères frappant le peuple serbe, résistance à la pression démographique albanaise, et résistance aussi, après 1945, au régime communiste.
L’engagement de l’Église dans la cause des Serbes du Kosovo
D’après le recensement de 1981, les Albanais représentaient 80% de la population totale du Kosovo, les Serbes et les Monténégrins en formant à peu près 15%. Dans le même temps, ce Kosovo, qui a le statut de Province autonome rattachée à la République fédérée de Serbie, est toujours la région la plus pauvre de la Fédération yougoslave. Depuis l’adoption de la Constitution de 1974, l’autonomie du Kosovo a été fortement renforcée au point d’en faire une “quasi-république” et le pouvoir local est fortement tenu par la nomenklatura communiste albanaise.
La problématique du Kosovo est très largement une problématique du développement. Dans les deux plaines fertiles de la province (la plaine de Kosovo stricto sensu et la Metohija), la pression démographique et la concurrence pour les bonnes terres facilement irrigables se transforment “naturellement” en rivalités interethniques, et des paysans serbes sont victimes d’une série d’exaction dans les années 1970 et 80. L’Église va s’emparer de la défense des Serbes opprimés du Kosovo.
Le jour de Pâques 1982, 21 prêtres signent un appel aux plus hauts dirigeants de la Serbie et de la Fédération yougoslave, “pour défendre ce qui fait l’essence spirituelle et biologique du peuple serbe au Kosovo et Metohija”. Pour les signataires, qui réclament une plus grande implication de l’Église dans la vie sociale, le peuple serbe du Kosovo sera menacé “d’extermination” par “les irrédentistes albanais”.
Parmi les signataires de l’appel figurent les théologiens Atanasije Jevtic et Amfilohije Radovic. Ces jeunes prêtres, alors enseignants à la Faculté de théologie de Belgrade, sont promis à un grand avenir. Mgr Amfilohije est devenu métropolite du Monténégro et du littoral, et fait figure de favori pour la succession du patriarche Pavle. Un troisième personnage va se joindre à Atanasije et Amfilohije, l’évêque Artemije de Raska et Prizren, dont le diocèse comprend l’essentiel du Kosovo.
Tous les trois sont des disciples du théologien Justin Popovic et de l’évêque Nikolaj Velimirovic, mort en exil aux USA en 1956. Ils s’inscrivent dans la tradition du Svetosavlije, “l’idéologie de saint Sava”, du nom du fondateur de l’Église serbe. Cette tradition, qui s’affirme à la fin du XIXe siècle, attribue au peuple serbe une place privilégiée dans l’histoire universelle du salut. Peuple martyrisé par les Ottomans, peuple qui s’est sacrifié pour la chrétienté entière à la bataille de Kosovo, le peuple serbe devient un nouveau peuple élu. Le peuple serbe est en effet engagé tout entier et pour toujours par le choix du prince Lazar.
D’après la tradition transmise par l’Église, la veille de la bataille, le prince Lazar Hrebeljanovic, qui commandait les armées chrétiennes, fut visité par un ange, qui lui demanda en substance s’il préférait la victoire à la bataille et la royauté de ce monde, ou la royauté spirituelle. Le choix christique du prince Lazar fait du peuple serbe un “peuple céleste”, et cette vocation s’enracine naturellement dans la terre du Kosovo.
Le soutien de l’Église aux paysans serbes, victimes de pressions, souvent bien réelles, de la part de leurs voisins albanais, lui permit de réinvestir symboliquement le Kosovo. L’évêque Artemije va ainsi restaurer ou développer la vie monastique dans plusieurs monastères du Kosovo, ainsi que dans le monastère de Sopocani, situé dans le Sandjak de Novi Pazar, à quelques kilomètres du Kosovo. De jeunes convertis, souvent issus de l’Université de Belgrade, affluent vers ces monastères, qui reçurent de surcroît, après 1995, une vague importante de jeunes moines chassés des monastères serbes de Croatie.
Au début des années 1980, les monastères du Kosovo étaient presque abandonnés. À la veille des bombardements de l’OTAN, ces monastères étaient plus peuplés et dynamiques qu’ils ne l’avaient été depuis des siècles.
L’Église, le régime de Milosevic et les chances du dialogue
Le combat de l’Église pour la défense des Serbes du Kosovo, vite relayé par certains cercles intellectuels nationalistes de Belgrade, va d’abord être sévèrement critiqué par le Parti communiste de Serbie, avant que son nouveau dirigeant, Slobodan Milosevic, ne le reprenne à son compte, avec un sens impressionnant de l’opportunisme politique.
Cette dangereuse rencontre avec le régime de Milosevic a souvent été reprochée à l’Église orthodoxe serbe, qui répond que l’Église a clairement dénoncé ce régime et les guerres dès 1991, et qu’au Kosovo, des personnalités comme l’évêque Artemije ou le père Sava, du monastère de Visoki Decani furent, dans les années 1990, les pionniers de la reprise d’un difficile dialogue avec les intellectuels albanais. Durant les combats de l’été 1998 et les bombardements de l’OTAN du printemps 1999, le monastère de Visoki Decani accueillit même jusqu’à 200 réfugiés, majoritairement albanais, ce qui rend d’autant plus impardonnables les attaques dont il est depuis l’objet.
Le réalisme et le réel sens du dialogue de l’évêque Artemije, son excellente connaissance des réalités du terrain, l’ont très tôt conduit à la conclusion que la politique de répression de Slobodan Milosevic menait inéluctablement à la catastrophe qui s’est effectivement produite.
Cependant, l’Église reste dépendante de la survalorisation idéologique du Kosovo qu’elle a déterminée. Elle n’arrive toujours pas à faire la part entre le Kosovo réel et le Kosovo mystique des héros de 1389... La destruction des monastères et des lieux saints, depuis 1999, apparaît même à certains moines comme une forme de réactualisation du choix du prince Lazar. L’Église reste d’autant plus dépendante de cette vision mystique du Kosovo que l’Église y base ses racines nationales.
L’Église et l’avenir du Kosovo
À Belgrade, de plus en plus de voix s’élèvent en faveur d’une partition du Kosovo, présentée comme la seule option pour garantir la survie d’une présence serbe sur une partie au moins du territoire. Les calendriers américains et européens retiennent toujours la date de 2005 pour l’ouverture de négociations sur le statut final du Kosovo. L’option la plus vraisemblable demeure effectivement celle d’une marche conditionnelle et progressive vers l’indépendance, assortie de la création de cantons serbes autonomes. Le Premier ministre serbe Vojislav Kostunica réclame “une autonomie dans l’autonomie”. Si le Kosovo devenait finalement indépendant, ces cantons serbes pourraient éventuellement se rattacher à la Serbie.
Cette option n’est pas totalement étrangère à l’Église. Bien au contraire, un des premiers plans de cantonisation a été dessiné dans les années 1980 par l’historien Dusan T.Batakovic, précisément à la demande de l’Église. En janvier 1999, à la veille des négociations de Rambouillet des bombardements de l’OTAN, l’&EacuEacute;glise a présenté un nouveau plan de cantonisation [3]. Tout le problème reste en fait celui de la définition territoriale de ces éventuelles zones serbes. Les plans de partage esquissés par l’Église plaçaient sous contrôle serbe de 30 à 40% du Kosovo, de manière à ce qu’y figurent tous les principaux monastères. Une dotation d’une telle générosité n’est plus à l’ordre du jour.
Le secteur nord du Kosovo, qui comprend les communes de Leposavic, Zvecan, Zubin Potok et une partie de la commune divisée de Mitrovica, représente aujourd’hui une zone homogène serbe d’environ 2000 kilomètres carrés et peuplée de quelque 50 000 personnes. Surtout, cette zone est contiguë à la Serbie.
Cependant,ce n’est pas dans le nord du Kosovo que se trouvent les grands monastères et les hauts lieux de l’histoire serbe et de l’orthodoxie. Pour l’Église, vitale est la survie de l’enclave centrale, qui comprend le monastère de Gracanica, et qui regroupe quelque 20 000 Serbes dans une poignée de villages répartis sur les communes de Pristina, Kosovo Polje et Lipljan. Les attaques concertées des 17 et 18 mars ont été particulièrement dirigées contre cette enclave, avec la destruction totale de l’hôpital et de la poste serbe de Kosovo Polje et l’incendie du ghetto serbe du centre de Lipljan.
Les évolutions du statut politique du Kosovo et les configurations territoriales d’une éventuelle cantonisation ou d’une partition demeurent encore inconnues, et les scénarios qui peuvent être ébauchés sont extrêmement aléatoires. Ce qui est par contre certains, c’est que certains des plus hauts lieux de l’orthodoxie serbe, comme le monastère de Pec, centre de l’Église, seront amenés à demeurer dans un environnement majoritairement albanais. Quelles formes de cohabitation et de tolérance pourraient-elles être trouvées? La réponse dépend avant tout des Albanais, toujours majoritairement grisés par l’euphorie nationaliste, mais elle dépend aussi en partie de l’Église elle-même et de la manière dont elle pourra redéfinir sa relation à la “terre sacrée” du Kosovo...
Notes
[1] L’Église orthodoxe serbe a été fondée comme Église autocéphale en 1209 par saint Sava, fils cadet du fondateur de la dynastie princière serbe des Nemanjic. Elle s’est octroyé le statut patriarcal en 1346, sous le règne du tsar serbe Dusan.
[2] Lire “Kosovo: la guerre contre le patrimoine se poursuit”, in Le Courrier des Balkans, www.balkans.eu.org/article3698.html
[3] Lire “Kosovo: proposition de cantonisation de l’Église serbe”, in Le Courrier des Balkans, www.balkans.eu.org/article3385.html
Sources des illustrations — Eglise de St Basile d’Ostrog à Ljubovo, novembre 2002, et violences de mars 2004 – Diocèse orthodoxe de Raska et Prizren, www.kosovo.com. — Carte du Kosovo – Institute for War & peace Reporting.